Le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) traverse une période de turbulences internes. Tandis que le gouvernement à travers le ministre Paul Atanga Nji, camerounais reconnaît Robert Kona comme le président fondateur et légitime du parti, Cabral Libii, en désaccord avec cette reconnaissance, continue de revendiquer sa position de leader. Lors de la réunion du Bureau Politique National tenue le vendredi 17 mai 2024, plusieurs résolutions ont été adoptées, réaffirmant le mandat de Cabral Libii et appelant à la mobilisation massive des militants.
Parmi les principales résolutions prises, les militants du PCRN sont exhortés à participer pacifiquement aux célébrations dans leurs localités respectives. Cette démarche vise à montrer leur attachement à l’unité nationale et à affirmer leur soutien à Cabral Libii. En outre, le Bureau Politique National a réitéré son soutien à la justice camerounaise, vue comme un rempart crucial contre les abus de pouvoir.
Cependant, cette mobilisation des militants intervient dans un contexte de tension, où l’État reconnaît officiellement Robert Kona comme le président du parti. Cette dualité de leadership crée un risque de confrontation directe entre les partisans des deux camps. Dans un régime autoritaire, où les manifestations et les défilés non autorisés sont souvent sévèrement réprimés, ces actions pourraient conduire à des arrestations massives des partisans de Cabral Libii.
De ces résolutions, il ressort que le mandat de Cabral Libii reste en vigueur jusqu’à la tenue du prochain Congrès ordinaire électif, qu’il est seul habilité à convoquer. Il reçoit également mandat pour intensifier la diffusion de son projet de rupture auprès des Camerounais, en préparation de sa candidature à l’élection présidentielle de 2025. Cette situation tendue pourrait bien être un prélude à une crise politique plus large, alors que Cabral Libii et ses partisans défient ouvertement les décisions officielles et appellent à une démonstration de force publique.
La détermination de Cabral Libii et de ses partisans à se mobiliser malgré la reconnaissance officielle de Robert Kona par l’État, soulève des questions sur les prochaines étapes de ce conflit interne. Le risque d’arrestations et de répression plane, augmentant ainsi la tension dans un climat politique déjà fragile.
Nakata Tomwooh