Lettre ouverte à madame Nalova Lyonga, Ministre des Enseignements Secondaires .
Par Francis Hervé EYALLA SABA, président exécutif du Réseau National des Consommateurs.
Madame le Ministre des enseignements secondaires, le Réseau National des Consommateurs du Cameroun (RNC) saisit ainsi l’occasion pour attirer votre attention sur un certain nombre d’abus et autres formes d’arnaques que subissent les parents d’élèves en début de chaque année scolaire alors même que la vie est de plus en plus chère, le pouvoir d’achat s’amenuisant et les salaires toujours aussi maigres. Une situation qui nous invite à vous interpeller sur cet état de choses qui n’a que trop durée et à laquelle nous souhaitons avoir des réponses claires de votre part et au mieux voir cesser toutes manœuvres d’arnaque et de spoliation des parents d’élèves dans notre pays.
Madame le Ministre des enseignements secondaires,
Le Chef de l’État Son Excellence Paul BIYA Président de la République dans sa VISION POUR LE CAMEROUN a toujours prôné l’accès à l’éducation pour tous les camerounais où qu’ils soient sur le territoire national; mais d’où vient t’il que cela soit bafoué par des chefs d’établissements sans foi ni loi qui, selon leur bon vouloir, décident de restreindre l’éducation à certains camerounais par des manœuvres d’escroquerie abusive en pleine République et sous les yeux et la barbe de l’autorité que vous êtes alors que vos prédécesseurs et notamment le Ministre MBELLA MBAPPE Robert de regretté mémoire a longtemps œuvré pour que l’école soit toujours accessible à tous et à faible coût et parfois même gratuite, mettant ainsi en œuvre les très hautes directives du Chef de l’État ?
Madame le Ministre des enseignements secondaires,
Pourquoi l’association des parents d’élèves (APEE) est-elle devenue une contrainte sans laquelle un élève ne peut être inscrit dans un établissement public au Cameroun ?
Pourquoi les frais de l’APEE sont-ils devenus si exorbitants, bien plus coûteux que les frais exigés pour l’inscription et l’examen pour les élèves en classe d’examen ?
Pourquoi l’association des parents d’élèves est-elle devenue une contrainte pour les parents d’élèves alors qu’aucune loi ni règlement de la République n’obligent aucun camerounais à adhérer à une association ? Est-ce que c’est de l’administration territoriale que vous avez reçu l’autorisation création d’une association des parents d’élèves (APEE) à laquelle les chefs d’établissements contraignent les parents d’élèves à être membre de fait et sans aucun autre droit ? Nous avons parcouru la loi de 90 sur les associations et n’avons vu nulle part le moindre article qui oblige les camerounais à adhérer à une association de fait et sans droit fut-elle celle des parents d’élèves.
Savez-vous combien d’enfants, de jeunes sont contraints à laisser le chemin de l’école pour se consacrer aux petits métiers dans l’informel pour la simple raison que leurs parents n’aient pas pu payer les frais exorbitant de l’APEE?
Savez-vous combien de destins ont été fauchés, brisés par votre faute, vous et vos collaborateurs à cause de cette fameuse APEE dont la gestion des ressources générées par celles-ci n’est généralement pas transparente et non taxable ?
Madame le Ministre des enseignements secondaires,
Nous vous le disons sans filtre, les associations des parents d’élèves au Cameroun sont une grosse arnaque orchestrée par votre ministère dans le but d’augmenter le coût de l’école loin d’être un regroupement des parents d’élèves volontaires et bénévoles qui souhaitent s’investir dans la vie de l’école au profit des enfants, et, ainsi bafouer la VISION du Président de la République qui souhaite donner accès à l’éducation au plus grand nombre de jeunes camerounais conformément aux ODD et en harmonie avec les Nations Unis.
Madame le ministre des enseignements secondaires,
Vous avez été nommée par le Président de la République pour faciliter la vie aux camerounais dans le but de leur offrir cet OISIS longtemps recherché et voulu par le Chef de l’État pour le Cameroun dans sa marche vers l’émergence et nous ne pouvons plus accepter d’être complice cette grosse arnaque nationale qui n’a que trop durée depuis des décennies.
Votre département ministériel est l’un de ceux qui reçoivent de l’État la plus grosse enveloppe budgétaire en début de chaque année mais qui malheureusement ne publie aucun chiffre financier en fin d’exercice quoique vous soyez de ces ministères qui font des recettes financieres. Les camerounais ne savent pas à quoi a servi leur argent qui a pourtant été mis à votre disposition et pour lequel il n’ont ménagé d’aucun sacrifice pour participer au Collectif budgétaire annuel.
Est-ce qu’en 2024 c’est encore aux parents d’élèves qu’il revient de construire des salles de classe dans les lycées de leurs localités? Les associations de parents d’élèves ont pour seuls et uniques rôles : la défense des intérêts moraux (égalité de traitement des élèves, assurer la sécurité des enfants dans les établissements) et la défense des intérêts matériels (mise aux normes des locaux, coût des repas scolaire raisonnable et accessibles à tous) communs aux parents d’élèves.
Nous vous rappelons que comme l’eau et l’énergie, l’éducation est garantie par l’État aux citoyens camerounais et c’est un domaine purement social qui, par conséquent n’est ni comestible ni même assujetti à faire des bénéfices. Les camerounais vous demandent pourquoi vous voulez absolument voir leurs enfants ne pas pleinement jouir des avantages que leur confèrent gracieusement la République ?
Madame le Ministre des enseignements secondaires,
Le Cameroun reste et demeure LE SEUL ET UNIQUE PAYS AU MONDE où les frais d’APEE sont exigés et même rendus obligatoires avant le paiement des frais exigés pour la scolarité, Comment avez-vous fait pour que notre pays soit autant moqué par les voisins parfois moins nantis et même d’autres pays d’Afrique et du Monde ? Le Président de la République ne mérite t’il pas que son histoire soit écrite en lettres d’or pour son œuvre pour le Cameroun et les camerounais ?
Nous pensons vivement qu’il est temps plus que jamais de sortir de cette invention mafieuse qui vise clairement à enrichir illicitement vos collaborateurs sur le dos des pauvres camerounais.
Nous vous rappelons que fréquenter dans une école publique ou un lycée était un grand prestige et vous conviendrez avec nous car l’on se souvient encore que même les enfants de Présidents de la République étaient inscrits dans ces établissements là ; mais aujourd’hui le lycée est devenu tel un FAR WEST au sein duquel tout passe : Arnaques, vols, viols, drogues agressions, assassinats, bref le tableau est sombre et non exhaustif.
Madame le ministre des enseignements secondaires,
D’où vient-il qu’un élève qui a obtenu son concours d’entrée en sixième ayant payé les frais de concours soit contraint à acheter sa place au lycée à une somme allant parfois jusqu’à 100 000 Francs CFA?
D’où vient-il qu’un élève qui a eu son BEPC soit contraint à acheter sa place pour accéder en classe de seconde dans un lycée ? Mais que faites-vous au juste dans votre département ministériel ?
Madame le ministre des enseignements secondaires,
Pourquoi les tarifs d’accès aux collèges privés d’enseignements secondaires ne sont-ils pas homologués et que chaque collège fixe ses tarifs comme on le voit dans nos commerces où chaque commerçant fixe ses prix au grand mépris des lois et règlements en vigueur relatifs à la fixation des prix ? Que voulez-vous laisser après votre passage dans ce département ministériel qui vous a été confié par le Chef de l’État ?
Madame le Ministre des enseignements secondaires,
Combien de Francs CFA génère votre ministère chaque année dans le budget de l’État ? Entre examens et concours, frais de pension, frais d’APEE et autres frais (tenues, écussons, supports didactiques, etc…), que génère réellement votre département ministériel dans le budget de l’État ?
Êtes-vous vraiment au courant des réalités des lycées sur le terrain à PENDA MBOKO, SOLÈ, BOGANDO, TOUBORO, MOLOUNDOU, BAZAMA, BAKASSI, MAMFÉ, SANTA, Etc…des localités que nous avons eu le privilège de parcourir non sans compter certains cas isolés et parfois généralisés dans les métropoles de notre pays?
Madame le ministre des enseignements secondaires,
L’accès à l’éducation étant un devoir et une obligation de l’État vis-à-vis de ses citoyens, nous proposons que les frais d’APEE soient purement et simplement supprimés et les frais de pension revus à la baisse.
Nous proposons que les établissements privés soient classés par catégories A (Établissement privés confessionnels); B (Établissements privés laïcs) et C ( Établissements privés laïcs internationaux) avec des frais exigibles fixés par l’État. Cela permettra de pleinement poursuivre les objectifs visés par les Nations Unis ainsi que la VISION du Chef de l’État.
Nous proposons que des réformes puissent être prises et mises en œuvre afin de garantir une éducation de qualité au sein des lycées et collèges en créant des comités locaux de gestion des lycées au sein desquelles seront représentés les magistrats municipaux, les chefs traditionnels, les sous-préfets, les chefs de quartiers, les chefs de blocs, les FMO et la société civile représentée par ses leaders dans les différents domaines d’activités de la vie de notre Nation. Cette entité qui va remplacer la fantôme association des parents d’élèves permettra alors à l’école de reprendre toute sa place centrale au sein des communautés et ainsi garantir transparence et sérénité dans la gestion des structures scolaires locales.
Dans ce dispositif local, la société civile à travers des dénonciations jouera un rôle de front office dans le but de traquer vos collaborateurs qui oseraient ramer à contre courant mais aussi d’assurer une surveillance continue des lycées installés sur leurs territoires.
Surtout n’oubliez pas que votre mission principale est de SCOLARISER EN SÉCURITÉ LES JEUNES CAMEROUNAIS et de leur éviter toutes sortes de déviances; mais aussi que la JUSTICE se devra de vous interpeller en temps opportun pour toute clarification nécessaire.
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