Face aux critiques croissantes sur une supposée gouvernance par procuration au sommet de l’État, Jean de Dieu Momo monte au créneau. Dans une déclaration musclée, le président du PADDEC rejette catégoriquement les accusations visant la Première Dame et le Secrétaire général de la présidence, affirmant que Paul Biya reste aux commandes, entouré de collaborateurs qui exécutent les missions fixées par le chef de l’État.
Depuis plusieurs mois, la rumeur d’une présidence fantôme agite les milieux politiques camerounais, alimentée par l’absence prolongée de Paul Biya de la scène publique et par l’ascension visible de certains visages de son entourage.
La Première Dame Chantal Biya et le Secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, sont régulièrement cités comme les véritables centres de pouvoir dans ce que certains appellent désormais « la présidence par procuration ».
Mais Jean de Dieu Momo, ministre délégué à la Justice et président du PADDEC, ne veut pas laisser passer ces insinuations sans réagir. Dans une déclaration politique publiée cette semaine, il prend clairement position en défense des proches du chef de l’État et dénonce ce qu’il qualifie de « vue de l’esprit ». “Chacun exécute les missions qui lui ont été confiées”.
D’un ton ferme, Jean de Dieu Momo affirme qu’il n’y a aucune anomalie dans le fonctionnement actuel de l’exécutif camerounais. Selon lui, « chaque membre du gouvernement exécute les missions qui lui ont été confiées », et il ne saurait en être autrement du Secrétaire général de la présidence. Autrement dit : Ferdinand Ngoh Ngoh ne gouverne pas, il applique les instructions du président.
Et toute autre interprétation serait une manipulation politique visant à fragiliser le pouvoir en place.Cette défense sans ambiguïté vise à mettre fin aux spéculations sur un pouvoir délégué, voire confisqué, par certains hauts cadres du régime, alors que Paul Biya, âgé de 92 ans, reste discret à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Une défense appuyée de la Première Dame
Jean de Dieu Momo n’a pas non plus manqué d’adresser un mot à l’attention de Chantal Biya, que certains critiques soupçonnent d’intervenir dans les décisions de l’État. Là encore, le patron du PADDEC rétablit ce qu’il considère comme la vérité : « La Première Dame ne dirige rien d’autre que sa fondation », martèle-t-il, soulignant qu’elle y fait « un travail extraordinaire qui n’est malheureusement pas applaudi à sa juste valeur ».
Cette précision vise à couper court à l’idée d’une Première Dame influente en coulisses, souvent relayée par des observateurs de l’opposition ou certains membres frustrés du sérail. Jean de Dieu Momo veut faire entendre que le pouvoir reste verticalement organisé autour du président de la République, et de lui seul.
Une contre-offensive au cœur d’un discours stratégique
Si le ton est ferme, c’est parce que cette sortie intervient dans un contexte de turbulence au sein même du camp présidentiel. Issa Tchiroma et Bello Bouba Maïgari, deux figures politiques du septentrion, ont récemment quitté le gouvernement, annonçant soit leur candidature à la présidentielle, soit leur rapprochement avec l’opposition.
Dans ce climat de flottement, Jean de Dieu Momo cherche à restaurer une image d’unité et de discipline dans le camp Biya. Et cela passe par la défense de ses piliers les plus exposés, souvent désignés comme les véritables gestionnaires de l’État en l’absence du président.
Pour Momo, il n’y a ni vacance de pouvoir, ni dérive monarchique, mais une équipe bien organisée autour de son capitaine légitime. Le ministre délégué à la justice ne veut pas seulement reconsolider les rangs du PADDEC.
À travers cette défense claire du SGPR et de la Première Dame, il réaffirme une lecture hiérarchique du pouvoir, centrée sur Paul Biya, et tente de faire taire les voix dissonantes, y compris dans les cercles présidentiels. Pour lui, le chef reste aux commandes .. et tous les autres à leur poste.
Afrik inform ☑️
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