Le 9 octobre 2011, pendant son discours de campagne à Maroua lors de l’avant-dernière élection présidentielle, Paul Biya annonçait la création d’une banque d’appui aux projets agricoles. Listant un train de mesures pour la modernisation du secteur agricole, le président de la République évoquait ce projet : « Le troisième train de mesures concerne la banque d’appui au secteur agricole. Les leçons tirées des échecs des banques agricoles du passé ont inspiré l’adaptation de cette nouvelle banque, non seulement aux réalités modernes, mais également au développement du secteur financier dans notre pays », disait-il.
Poursuivant dans sa lancée, le président Paul Biya, candidat à cette époque à un 6ème mandat, avait décliné la feuille de route de ladite banque :« Cette banque devra avoir en son sein un département de fonds de garantie permettant à l’ensemble du système bancaire d’intervenir avec efficacité et moins de risques dans le secteur agricole. Elle devra également disposer d’un fonds d’investissement consacré à la promotion des PME engagées dans le secteur agricole».
Seulement, 14 ans après, la banque d’appui au secteur agricole n’est toujours pas opérationnelle. Ce projet avait d’ailleurs déjà été évoqué au cours de la même année. Le 17 janvier 2011, à l’ouverture du comice agro-pastoral d’Ebolowa, soulignant la nécessité de résoudre « l’épineux problème de l’insuffisance des financements » pour les acteurs du secteur primaire, Paul Biya avait annoncé : « Le renforcement du dispositif de financement des activités rurales par l’ouverture de la Banque Agricole et de la Banque des PME-PMI».
En 2018, le ministère des Finances indiquait qu’en raison de la conjoncture difficile, le gouvernement allait procéder à la « suspension » de la création d’une Banque agricole (BA). Le 22 mars 2023, en lieu et place de la banque annoncée, le Premier ministre a signé un arrêté portant création, organisation et fonctionnement du Fonds de facilitation de l’offre de crédit pour le développement des chaînes de valeur agricoles, de l’élevage et de la pisciculture, avec pour objectif « la facilitation de l’octroi des crédits au profit des acteurs et/ou promoteurs intervenant dans les différents maillons des chaînes de valeur ciblées », notamment à travers l’implication des établissements de crédit dans le partage des risques.
On est bien loin de l’époque du FONADER (Fonds national de développement rural) qui offrait des crédits aux paysans et aux groupements d’agriculteurs, et facilitait l’obtention des intrants et du matériel agricole. Créé en 1973, le FONADER a malheureusement disparu en 1996 après sa privatisation.
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