Cameroun | Hiram Samuel Iyodi réplique au FDC : « Nous n’avons pas trahi le parti, nous avons refusé de trahir le Cameroun » 

Quelques heures après la déclaration fracassante de Denis Emilien Atangana actant la rupture entre le Front des Démocrates Camerounais (FDC) et son candidat, Hiram Samuel Iyodi, la riposte ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué officiel rendu public ce lundi, l’ancien porte-étendard du parti dénonce une manœuvre politique “unilatérale” et rejette toute accusation de trahison. Iyodi assume son indépendance et réaffirme son combat pour “la vérité des urnes”.

Une réponse ferme et mesurée

La scène politique camerounaise n’aura pas attendu longtemps avant d’assister à un nouvel épisode du bras de fer interne qui secoue le FDC depuis la supposée défaite du 12 octobre.

Hiram Samuel Iyodi, désormais en rupture ouverte avec la direction du parti, a réagi quelques heures après la conférence de presse du parti par un communiqué officiel au ton calme mais résolument ferme. « Je prends acte de la conférence de presse tenue ce jour par la direction du FDC, annonçant unilatéralement la fin de notre collaboration politique », écrit-il en ouverture, avant de regretter « les méthodes, le ton et les termes indignés employés, au lendemain d’un scrutin historique ».

À travers ce texte, l’ancien candidat veut redresser la version des faits présentée par Denis Emilien Atangana quelques heures plus tôt. Il accuse le président du FDC d’avoir tenté d’imposer un ralliement “au régime en place”, ce qu’il dit avoir “refusé fermement”.

Dans sa sortie, Hiram Samuel Iyodi trace une ligne claire : son engagement, affirme-t-il, n’est pas une aventure solitaire, encore moins une désertion. Il s’agit selon lui d’un projet citoyen “plus vaste”, né de la volonté de fédérer plusieurs forces indépendantes autour d’un idéal de changement. « Ma candidature, bien que portée initialement par le FDC, s’inscrit depuis plusieurs mois dans une dynamique plus large : celle d’un projet populaire bâti aux côtés d’une coalition de citoyens engagés, de mouvements indépendants, de leaders communautaires et d’alliés politiques sincères », déclare t’il .

L’homme rend hommage à ses alliés, citant notamment le MP3 et le MDP, deux formations politiques qui ont soutenu sa campagne “malgré les obstacles et les résistances”.

Ce passage est une réponse directe aux accusations de “levées de fonds non concertées” évoquées la veille par Denis Emilien Atangana. Pour Iyodi, cette collaboration n’était pas un acte d’insubordination, mais une manière d’“étendre le mouvement et d’impliquer davantage la société civile”.

“Nous n’avons jamais trahi le FDC”

Dans un ton plus offensif, le candidat déchu rejette toute idée de trahison ou de sabotage. « Nous n’avons jamais trahi le FDC. Nous avons simplement refusé de trahir le Cameroun » . 

Cette phrase, reprise massivement sur les réseaux sociaux quelques heures après la publication du communiqué, cristallise le message de sa riposte : la loyauté ne se mesure pas à un parti, mais à la nation.

Hiram Samuel Iyodi se positionne ainsi comme le défenseur d’une “cohérence morale” face à une direction qu’il juge agitée par “la furie” et les “pressions politiques”. Derrière cette confrontation verbale se cache un enjeu plus profond : la position du FDC face à la victoire de Paul Biya.

Alors que Denis Emilien Atangana a reconnu la réélection du président sortant, Hiram Samuel Iyodi prend le contre-pied. Il déclare ne “capituler en aucun cas” et assure que ses équipes poursuivent “la compilation des votes”. « Nous ne soutenons pas la victoire du régime au pouvoir. Nous nous rangerons assurément du côté de la volonté du Peuple Camerounais », insiste-t-il.

Une phrase qui replace Iyodi dans le camp de la contestation, auprès de ceux qui dénoncent un processus électoral “entaché d’irrégularités” et qui espèrent encore une issue favorable issue des commissions départementales.

Un message au peuple, une stratégie d’avenir

La fin du communiqué est résolument tournée vers la reconstruction et la mobilisation. « Mon combat demeure celui de l’alternance, de la vérité des urnes et de la refondation démocratique du Cameroun ».

Hiram Samuel Iyodi appelle à maintenir vivante “la flamme de l’espérance” et promet de poursuivre son action “aux côtés des jeunes et des mouvements citoyens”. Il évoque déjà les “prochaines échéances électorales”, notamment les municipales et législatives de 2026, dans lesquelles il pourrait jouer un rôle clé en dehors du FDC.

Son mot de clôture résonne comme une déclaration d’indépendance : « L’histoire ne s’écrit pas en un jour : chaque pas compte, et nous marcherons ensemble. Au Peuple, la Gloire ! Au Peuple, la Puissance ! Au Peuple, la Victoire ! » 

Derrière cette ferveur, Hiram Samuel Iyodi cherche visiblement à consolider son image d’homme de conviction, prêt à poursuivre l’aventure au-delà du FDC. Sa rupture avec le parti, loin de marquer la fin d’un parcours, pourrait bien ouvrir une nouvelle phase de recomposition dans l’opposition camerounaise.


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