Cameroun| Présidentielle 2025 : les 5 infos de la semaine qu’il ne fallait pas rater sur Afrik Inform

Entre proclamations de victoire, reconnaissances prudentes et dénonciations sévères, la présidentielle de 2025 a offert un concentré des tensions et des maturités politiques du pays. Afrik Inform a suivi, jour après jour, les mouvements des acteurs principaux, les discours qui font trembler ou rassurent, et les postures qui révèlent autant la lucidité que les ambitions. De la lucidité assumée du FDC à la contestation radicale de l’UDC, en passant par le bras de fer gouvernemental, cette semaine post-électorale a dessiné un Cameroun partagé entre polarisation et espoir de renouveau.

1. Denis Emilien Atangana : l’acte de lucidité du FDC

Dans un ton empreint de gravité, Denis Emilien Atangana a surpris la scène politique en reconnaissant, dès le 13 octobre, la victoire du président Paul Biya. Le président du Front des Démocrates Camerounais (FDC) a assumé sans détour l’échec de son parti, tout en appelant à la responsabilité et à la reconstruction de l’opposition.

Refusant de céder à la tentation du déni, il a affirmé : « Le peuple a voté, et le verdict des urnes, même cruel, doit être accepté. » Une posture rare, saluée pour sa clarté et sa maturité républicaine. Dans un climat saturé de contestations, cette sortie d’Atangana réintroduit une forme de lucidité politique, où le courage prend la place des lamentations.

2. Issa Tchiroma Bakary : la revendication de la “vérité des urnes”

À contre-courant de la reconnaissance du FDC, le candidat du FSNC, Issa Tchiroma Bakary, a revendiqué sa victoire à travers une vidéo devenue virale. Dans un message solennel adressé à la Nation, il a appelé les institutions à « honorer la vérité des urnes » et exhorté le président sortant à « faire preuve de grandeur ».

Ce discours, à la fois ferme et rassembleur, a galvanisé sa base électorale du Grand Nord. En dénonçant toute tentative de confiscation du verdict populaire, Tchiroma a cherché à incarner la rupture, tout en promettant de publier un rapport complet des votes. Pour lui, cette élection marque « le début du Cameroun de l’espérance ». Mais cette prise de position allait rapidement déclencher une riposte frontale du gouvernement.

3. Paul Atanga Nji : la fermeté du pouvoir face aux “dérapages”

La réponse du Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué d’une rare dureté, il a qualifié de « crime » toute proclamation de résultats hors du cadre légal. L’ancien ministre de la Communication, désormais candidat d’opposition, a été accusé de « vouloir mettre le Cameroun à feu et à sang ».

Atanga Nji, s’appuyant sur l’article 137 du Code électoral, a rappelé que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats. Son communiqué, ponctué de la phrase emblématique de Paul Biya — « Il ne faut pas jouer avec le Cameroun » —, a replacé le débat post-électoral sur un terrain sécuritaire et judiciaire. En filigrane, un avertissement clair : la contestation ne franchira pas les lignes rouges de la République.

4. Joshua Osih : le choix du réalisme et de la dignité politique

Dans un climat d’affrontements verbaux et d’autoproclamations, Joshua Osih, candidat du SDF, a choisi la voie du respect institutionnel. Reconnaissant sa défaite, il a salué « la souveraineté populaire » et appelé à une « nouvelle ère de responsabilité politique ».

Ce geste de lucidité, rare dans le contexte camerounais, a redonné au SDF une image d’opposition républicaine et mesurée. Osih a plaidé pour une refonte du système électoral, la digitalisation des scrutins et une réconciliation entre les institutions et le peuple. En plaçant la paix et la stabilité au-dessus de la contestation, il inscrit son nom dans le registre des hommes d’État qui préfèrent la continuité à la rupture.

5. Hermine Patricia Ndam Njoya : la contestation institutionnelle de l’UDC

Face à la reconnaissance des uns et à la fermeté des autres, l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) a pris une posture critique. Dans un communiqué signé à Foumban, sa candidate, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, a dénoncé un « simulacre électoral » et exigé une refonte en profondeur du code électoral.

L’UDC parle d’« irrégularités systémiques » et d’un « fichier corrompu », tout en proposant une sortie de crise : publication des procès-verbaux, dialogue national et réforme consensuelle du système électoral. Dans la lignée du Dr Adamou Ndam Njoya, la candidate a replacé le débat sur le terrain institutionnel et moral, concluant : « Notre combat est celui de la vérité contre la manipulation, de la dignité contre la résignation.

Une semaine charnière pour la démocratie camerounaise

Entre les voix de la reconnaissance et celles de la contestation, le Cameroun a livré cette semaine l’image contrastée d’une démocratie en tension, mais encore debout. Afrik Inform a suivi chaque front, chaque mot, chaque posture — comme pour rappeler que, dans ce pays habitué aux lendemains incertains, la bataille politique se joue désormais autant dans le langage que dans les urnes.


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