Ça passe !! Enfin , le trafic entre le Cameroun et la République Centrafricaine (RCA) a été rétabli sur le corridor Douala-Bangui après une série de négociations fructueuses entre les autorités des deux pays. Le Ministre des Transports du Cameroun, Jean Ernest Masséna NGALLÈ BIBÈHÈ, accompagné de son homologue centrafricain, Herbert Gontran DJONO AHABA, a effectué une visite de réconciliation à la frontière camerounaise, à Garoua-Boulai, le mardi 3 décembre 2024.
Cette rencontre faisait suite à une série de discussions menées à Yaoundé le 2 décembre 2024 pour résoudre la crise provoquée par le blocage du trafic par les transporteurs camerounais, en réaction à l’assassinat tragique du chauffeur camerounais Mohammadou Awalou en territoire centrafricain le 18 novembre dernier.
Des avancées concrètes après une crise
Le blocage du corridor Douala-Bangui par les transporteurs camerounais faisait suite à des revendications concernant la sécurité des chauffeurs, le respect de la libre circulation des biens et des personnes, ainsi que des frais supplémentaires imposés par les autorités centrafricaines.
Parmi les principales revendications, on trouvait la réduction des contrôles excessifs sur le tronçon Cantonnier-Béloko, l’annulation des frais de 25 000 F CFA pour l’escorte sur le territoire centrafricain, ainsi que la libération du corps du chauffeur décédé et du véhicule impliqué dans l’incident.
Lors de la rencontre à Garoua-Boulai, plusieurs progrès ont été réalisés, le corps du défunt a été rapatrié depuis le 21 novembre 2024, l’enquête sur son assassinat a été ouverte par la justice centrafricaine, et l’apprenti-chauffeur a été libéré et rapatrié par avion le 3 décembre 2024. De plus, le véhicule concerné a été remis au représentant du Bureau de Gestion du Fret Terrestre à Bangui.
Engagements des autorités pour apaiser la situation
Les discussions ont également permis de trouver des solutions aux cinq autres préoccupations soulevées par les transporteurs. Les deux Ministres ont réaffirmé leur engagement à garantir la libre circulation des biens et des personnes, comme prôné par les Chefs d’États de la CEMAC, et ont convenu de travailler ensemble pour supprimer les frais de visa de 2 000 FCFA aux frontières s’ils ne sont pas justifiés légalement.
Concernant les multiples contrôles entre Cantonnier et Béloko, le Ministre des Transports de la République Centrafricaine a assuré que des mesures renforcées seraient prises pour garantir la sécurité des convois. En ce qui concerne les frais d’escorte, il a été convenu d’une réduction des frais pour le trajet retour, passant de 25 000 FCFA à 10 000 FCFA.
Le rétablissement du trafic et la levée des barrages illégaux
L’un des résultats les plus marquants de ces négociations est la levée immédiate du blocage du trafic sur le corridor Douala-Bangui et le démantèlement des barrières illégales érigées à la frontière. Les deux parties ont convenu de la mise en place de réunions périodiques au sein de la Commission Technique Mixte des Transports pour veiller au suivi et à la mise en œuvre des engagements pris.
Les autorités camerounaises ont été saluées par la délégation centrafricaine pour leur hospitalité et les efforts déployés pour résoudre la crise de manière rapide et efficace. De leur côté, les partenaires sociaux du secteur des transports ont exprimé leur gratitude pour l’attention accordée à leurs préoccupations et la résolution de ce drame dans un délai aussi court.
Ainsi, après plusieurs semaines de tensions, le rétablissement du trafic sur le corridor Douala-Bangui marque une grande avancée dans les relations entre les deux pays, favorisant un climat de coopération et de sécurité renforcée pour les transporteurs et les voyageurs.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️