Dans l’effervescence des urnes, 2024 s’est révélée comme une année charnière pour l’Afrique. Sur tout le continent, quatorze nations ont choisi leurs dirigeants, dessinant les contours d’un avenir parfois empreint de continuité, parfois marqué par le souffle du changement.
Ces scrutins, deux fois plus nombreux qu’en 2023, témoignent d’une vitalité démocratique qui ne cesse de s’affirmer, malgré les défis colossaux.
Aux Comores, l’éclat des îles s’est mêlé à l’euphorie électorale. Azali Assoumani, le président sortant, a séduit 62,97 % des électeurs, consolidant ainsi son pouvoir et promettant de poursuivre ses projets de développement pour cet archipel de l’océan Indien.
À l’ouest du continent, le Sénégal a surpris par son audace. Bassirou Diomaye Faye, un candidat indépendant, a déjoué tous les pronostics en obtenant 54,28 % des voix. Un tournant historique qui s’est opéré avec seulement 10 jours de campagne et avec l’aide de Ousmane Sonko, aujourd’hui premier Ministre du Sénégal. Ensemble, les deux ont mis fin au régime Sall.
Au cœur du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, héritier d’une transition mouvementée, a convaincu 61 % des suffrages. Sa victoire au premier tour marque la fin de trois années de transition et le début d’une ère que beaucoup espèrent stable.
Dans les plaines du Rwanda, le président Paul Kagame a une nouvelle fois écrasé la concurrence. Avec 99,18 % des voix, il entame un quatrième mandat, renforçant son emprise sur un pays qu’il dirige depuis plus de deux décennies.
L’Algérie, elle, n’a pas dérogé à la règle des scores massifs. Abdelmadjid Tebboune a décroché 94,65 % des suffrages dès le premier tour, balayant toute contestation et promettant une continuité dans ses réformes.
De son côté, la Tunisie a choisi de renouveler sa confiance en Kaïs Saïed. En décrochant 90,69 % des voix, ce président au discours souvent singulier s’impose à nouveau dans un paysage politique secoué par les turbulences économiques.
La Mauritanie, terre de vastes déserts, a également opté pour la stabilité. Mohamed Ould Ghazouani a rallié 56 % des suffrages, s’assurant un second mandat pour poursuivre sa vision.
Mais 2024 n’a pas été qu’un hymne à la continuité. Au Botswana, Duma Boko a écrit une nouvelle page d’histoire. Porté par la victoire de la Coalition pour un changement démocratique, il s’impose comme le visage de l’alternance.
En Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah est entrée dans les livres d’histoire. Première femme à accéder à la présidence, elle a rassemblé 57 % des voix, incarnant une victoire non seulement politique mais aussi symbolique.
Au Ghana, le vent du retour a soufflé. John Mahama, ancien président, a repris les rênes après une victoire nette avec 56,5 % des voix, promettant de renouer avec un leadership axé sur les besoins populaires.
Sur l’île Maurice, loin des tumultes électoraux, Dharam Gokhool a été élu à l’unanimité par l’Assemblée nationale, preuve d’un consensus rare dans le paysage africain.
En Éthiopie, c’est Taye Atske Sélassié qui a pris les commandes après avoir été élu par les parlementaires, tournant une nouvelle page dans l’histoire politique de ce pays de la Corne de l’Afrique.
Ainsi s’achève une année où l’Afrique a dansé au rythme des élections. Les urnes ont parlé, parfois avec fracas, parfois dans le calme, mais toujours avec le souffle de l’espoir. Dans les palais présidentiels comme dans les villages les plus reculés, le défi désormais est de tenir ces promesses, d’honorer ces votes.
L’histoire de l’Afrique s’écrit au jour le jour, mais 2024 restera à jamais une année où le continent a montré que sa démocratie avançait, un pas après l’autre, avec conviction et résilience.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️