Politique

Afrique| Paul Biya « peut-être » prêt pour un 8ᵉ mandat, Ouattara acte la souveraineté militaire, Faye met fin à la présence étrangère, Doumbouya promet un retour à l’ordre constitutionnel : Ces discours de fin d’année qui ont suscité de vives émotions.

Au soir du 31 décembre 2024, les chefs d’États africains ont profité de leurs traditionnels discours de fin d’année pour exposer des décisions majeures, traduisant des ambitions fortes pour leurs nations respectives.

Des promesses électorales en Guinée à une rupture stratégique au Sénégal, en passant par une réaffirmation de leadership au Cameroun et une souveraineté militaire en Côte d’Ivoire, ces interventions révèlent une Afrique en pleine transformation.

Paul Biya : La force tranquille pour un 8ᵉ mandat

Au Cameroun, Paul Biya, l’homme fort de Yaoundé, a confirmé son rôle de maître du jeu politique en glissant, subtilement mais sûrement, son intention de briguer un huitième mandat en 2025. « Ma détermination à vous servir demeure intacte », a-t-il déclaré.

À 91 ans et après plus de quatre décennies à la tête du pays, le président a insisté sur l’importance de la stabilité et de la continuité pour « consolider notre démocratie ». Ses détracteurs y voient un défi à l’alternance politique, mais ses partisans saluent un leader indéboulonnable, garant de la paix dans un contexte régional troublé.

Côte d’Ivoire : Ouattara et l’armature d’une souveraineté militaire

À Abidjan, Alassane Ouattara a marqué un tournant historique en annonçant la restitution de la base militaire française de Port-Bouët à l’armée ivoirienne. Ce passage de témoin, présenté comme une avancée dans la modernisation des forces armées nationales, vient renforcer la souveraineté militaire du pays.

Le président a baptisé la base du nom du général Ouattara Thomas d’Aquin, symbole de résilience et de patriotisme. « Nous prenons en main notre destin militaire, » a-t-il affirmé, tout en réaffirmant l’importance d’un partenariat réinventé avec la France, désormais axé sur la formation et l’accompagnement.

Ce geste fort s’inscrit dans une logique d’émancipation tout en consolidant les alliances stratégiques.

Sénégal : Une rupture assumée avec la présence militaire étrangère

Au Sénégal, Bassirou Diomaye Faye a choisi la voie de l’audace en annonçant la fin de la présence militaire étrangère sur le territoire d’ici 2025. « Une nation souveraine ne saurait tolérer la présence permanente de forces militaires étrangères », a-t-il martelé, traduisant une vision panafricaniste forte.

Cette décision, qui concerne notamment les bases françaises à Dakar, est une promesse de campagne tenue. Toutefois, le président a insisté sur la continuité des partenariats stratégiques sous une nouvelle forme, excluant toute dépendance.

Cette démarche, perçue comme un pari audacieux, illustre la volonté du Sénégal de redéfinir son rôle sur la scène africaine.

Guinée : Doumbouya face au défi de la transition

En Guinée, le général Mamadi Doumbouya a promis que 2025 serait l’année du retour à l’ordre constitutionnel. Après plus de trois années de transition, il a annoncé la tenue d’élections générales et un référendum sur une nouvelle Constitution.Cependant, le scepticisme reste de mise.

L’opposition dénonce des promesses maintes fois répétées mais jamais tenues. Le silence du chef de la transition sur son éventuelle candidature aux scrutins de 2025 alimente les tensions. « On ne bâtit pas Rome en un jour, mais il faut avancer sans détour », a cependant rappelé Alpha Kabinet Kaba, coordinateur du FNDT, en appelant à un processus inclusif.

L’ afrique en mutation : vers un avenir souverain et démocratique

Ces discours de fin d’année dessinent les contours d’une Afrique qui revendique sa souveraineté, tout en cherchant à concilier continuité et renouveau.

Si Paul Biya joue la carte de l’expérience et de la stabilité, Ouattara et Faye symbolisent une affirmation croissante des armées nationales. Quant à Doumbouya, il incarne l’espoir d’une transition réussie, malgré les défis colossaux.

Alors que 2025 s’annonce comme une année cruciale pour le continent, ces décisions fortes illustrent une volonté de redéfinir les priorités nationales et de s’attaquer aux attentes populaires. Une chose est sûre : l’Afrique avance, parfois à pas de géant, parfois à pas mesurés, mais toujours avec une ambition chevillée au corps.

Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️

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