Assassinat de Martinez Zogo: RSF parle de dissimulation des preuves. De nouveaux Témoignages

Reporters sans frontières (RSF) affirme avoir obtenu des témoignages exclusifs concernant l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo et ajoute que les révélations provenant de membres du commando des services secrets camerounais soulèvent des questions sur les circonstances de sa mort et la volonté des autorités d’établir la vérité.

Selon les informations recueillies par RSF, au moins 13 membres de la direction générale du renseignement extérieur (DGRE) ont participé à l’opération qui a conduit à la mort du journaliste. Trois membres de ce commando, dont Justin Danwe, le leader présumé, ont été interviewés par RSF. Selon les témoignages, le journaliste aurait été enlevé et torturé à plusieurs reprises, mettant en lumière des actes d’une violence inouïe, dont des mutilations et des sévices à caractère sexuel.

L’enquête révèle également un mystérieux deuxième commando, composé également de membres de la DGRE, qui est intervenu peu après le premier groupe. Les circonstances de cette intervention et les raisons derrière le laisser-aller du corps du journaliste restent floues.

Les conclusions des autopsies confirment l’identité du corps comme étant celle du journaliste. Cependant, deux versions s’affrontent quant à l’intention initiale de l’opération : l’une suggère que l’ordre aurait été donné de “terminer le travail”, tandis que l’autre penche pour un passage à tabac ayant dégénéré.

Plus de six mois après les faits, les accusations officielles se limitent à “complicité de torture” pour les suspects incarcérés, suscitant des doutes sur la sincérité de l’enquête en cours. Des éléments cruciaux tels que les relevés téléphoniques et les images de vidéosurveillance semblent manquer ou être cachés, alimentant les soupçons quant à une possible dissimulation.

L’affaire soulève ainsi des inquiétudes sur la transparence de l’enquête et la volonté réelle des autorités de faire la lumière sur ce tragique événement.