La question mérite d’être posée au regard des récentes relations internationales et des derniers développements de l’actualité internationale. C’est dommage que lorsque des situations de haute portée politique, juridique et scientifique se présentent, on se précipite sans prudence et on tombe souvent dans les pièges des propagandes des puissances étrangères. Voilà pourquoi mes analyses ici seront prudentes, objectives, juridiques, politiques, diachroniques, synchroniques, prospectives, en s’appuyant non seulement sur le droit international comme cadre principal d’analyse mais aussi sur les relations internationales, la sociologie des relations internationales, la géopolitique, la géostratégie en Europe et dans le monde.
Dr. Justinien HOUNKPATIN est Juriste-expert et enseignant-chercheur en droit.
I -LE CONSTAT D’UN DROIT INTERNATIONAL CONTROVERSÉ
Les travaux de Grotius et de Vitoria, deux spécialistes du droit international, et d’autres théoriciens du droit international, prouvent que celui-ci était jadis régi plus par des règles coutumières. C’est progressivement que les conventions internationales ont pris le pas et surtout après les deux guerres mondiales, donc un droit récent dont on se rend progressivement compte des faiblesses et controverses.
A- UN DROIT RÉCENT
Nous n’avons pas trop besoin de voyager vers un passé lointain, voire trop lointain, pour nous rendre compte que le droit international actuellement en vigueur est celui issu du cadrage réformiste de 1945, la Charte des Nations Unies ; de même, la société internationale (je n’ai pas dit communauté internationale à laquelle je ne crois pas) actuelle est celle issue de la deuxième guerre mondiale, laquelle a conduit à la structure actuelle du droit international, même si les relations internationales tendent souvent à se couler hors de ce moule. Avec ce nouveau paradigme du droit international, le discours, le dialogue, la négociation, la diplomatie, bref le droit, sont célébrés au détriment de la violence, de l’agression, de la guerre, lesquels sont néanmoins aussi encadrés. En conséquence, les anciennes institutions internationales sont confortées, renforcées, pendant que de nouvelles institutions ont été créées, même en Afrique. Nous sommes ainsi dans une ère de la discussion entre États pendant que la guerre est devenue une exception à la règle ; le non recours à la force, à moins que ce soit par légitime défense ou dans le cadre des chapitres 6 et 7 de la Charte de l’ONU. Ainsi, le droit international peut désormais apporter beaucoup aux États. Malheureusement, des faiblesses de ce droit sont constatées.
B- DES FAIBLESSES COMPROMETTANTES
Deux remarques importantes méritent d’être faites : d’abord, ce droit international n’est en réalité que le droit européen internationalisé, les USA étant une création de l’Europe, un prolongement heureux ou malheureux de l’Europe. Les différents cadres normatifs, institutionnels, techniques et stratégiques de ce système onusien ne sont en réalité que des instruments posés par les vainqueurs de la deuxième guerre mondiale, pour piloter le monde. Certes, l’analyse juridique positiviste surtout de ces mécanismes à savoir la Charte, le Conseil de Sécurité, les organes, tend à rassurer de mécanismes de source et d’application universelles. Mais l’analyse politiste et téléologique convainc, doctrine à l’appui, que le système onusien est beaucoup plus une machine au profit de l’Occident au sens large du terme, c’est-à-dire y compris les USA. Sinon y a-t-il une configuration mondiale du Conseil de Sécurité ? Où est la place de l’Afrique dans ce conseil ? Il est regrettable que l’Occident “accommode jusque là ce système onusien à sa sauce”.
Ensuite, les principes du droit international tels que la souveraineté, la non intervention, la coexistence pacifique des États, le règlement diplomatique des différends, les principes et valeurs issus de la pensée politique, juridique et économique de l’Occident à savoir la démocratie, l’Etat de droit, les droits de l’homme, les libertés publiques, quelle utilisation en fait-on depuis lors ? Des valeurs nobles utilisées pour intervenir dans des États stables, pacifiques, des États n’étant pas en état de nécessité ; un état de nécessité parfois créé de fait par des États occidentaux, pour par la suite intervenir au nom du droit et du devoir d’ingérence ; des États occidentaux qui restent aveugles aux violations massives et flagrantes de ces droits humains dans leurs États alliés où c’est visible, en Afrique par exemple, des pays où les peuples sont assoiffés de l’Etat de droit et de la démocratie pourtant défendus par ces pays occidentaux ; une démocratie et un État de droit utilisés à tort et à travers par l’Occident , sans cohérence, ni logique, à des fins égoïstes ; un monde de désordre, comme si le droit international a échoué. Or, ce sont plutôt les dirigeants du monde qui en font ce qu’ils veulent. Heureusement, la puissance, en tant qu’organisation, application et démonstration des forces d’un État, est à portée de main. On en prend davantage conscience par la résurgence de la puissance de la Russie et plus tard, du bloc soviétique.
II- UNE RÉMANENCE DE LA PUISSANCE RUSSE PUIS SOVIÉTIQUE
L’URSS était détruite et l’Occident a vaincu ; c’est ce qu’on croyait. Mais c’est sans compter la renaissance russe puis soviétique qui prendra corps sous l’impulsion de Poutine.

A- UNE DÉMONSTRATION DE PUISSANCE RUSSE
La Russie l’avait déjà compris depuis longtemps, bien avant 1917, Ce que les Africains, leurs Chefs d’Etats et leurs États n’ont pas bien compris jusque là : les relations internationales sont plus des relations de puissance (s) que de droit, un droit international vidé progressivement de sa substance ; les relations internationales sont une affaire de fédéralisme, de blocs d’États, de technologie militaire, industrielle, agricole, économique, d’alliance, de stratégie, de veille stratégique, voire de neutralisation anticipée des adversaires potentiels. Ces forces soutiennent aussi le droit international et la diplomatie. La Russie a donc construit cette puissance des années durant, pour désormais imposer à l’Occident la prise en compte de cette puissance. Ceci a conduit naturellement la société internationale, à la guerre froide puis à une bipolarisation du monde qui a duré jusqu’en 1990-1991, ce que le Professeur Théodore HOLO a appelé «l’ équilibre de terreur » dans l’un de ses cours dans les années 90 à l’UNB devenue UAC. Mais, confiante des promesses occidentales et rassurée du droit international, c’est sans prévoir que l’Occident avait déjà depuis longtemps, enclenché le démontage pièce par pièce de ce système soviétique qui avait l’avantage d’empêcher une troisième guerre mondiale et de freiner l’ardeur impérialiste de l’Occident jusqu’en 1990. Les années 1990 ont sonné le glas de L’URSS, au grand dam de l’humanité et d’Afrique surtout. ”À malin à malin demi et demie”.
La résurgence de la puissance russe devrait automatiquement se mettre en marche, sous les gesticulations de l’Occident. Cette rémanence de la puissance russe a démarré dès 1991, à travers la CEI, la communauté des États indépendants et d’autres unions ou alliances. Si Gorbatchev symbolise cet obligatoire couronnement de l’Occident et de ses principes et valeurs, Eltsine symbolise l’avancée des républiques issues du bloc soviétique vers les valeurs occidentales. Et à Poutine, sans être Hitler 2 , ni un assoiffé de la puissance, du pouvoir et de la guerre mais un Président responsable, à la limite décidé à soigner l’image russe et soviétique, de travailler pour colmater les brèches, mobiliser les nouvelles républiques issues de la dislocation de l’URSS, autour des idéaux qui selon lui, sont tributaires de leur histoire et de leur culture et qui les protègent, tout en s’appuyant sur leur passé. D’où la relance économique, la poursuite des recherches technologiques militaires surtout, un repositionnement progressif en Asie, Europe de l’est, Europe centrale, Afrique, “la diplomatie du boa piégeur”. Ceci, tout en poursuivant des négociations diplomatiques et en allant aux rencontres internationales. Contrairement aux pays occidentaux, la Russie de Vladimir Poutine va se remettre sur les sillons de son passé politique, faire du principe de l’autodétermination interne des peuples en Libye, Syrie, Irak, Mali, .., et récemment en Ukraine, son cheval de bataille, pendant que les États occidentaux déploient une démocratie et des droits de l’homme biaisés, ancrés dans la manipulation, la ruse, le mensonge, la propagande et la violation unilatérale du droit international.
C’est tout le sens qu’il faut donner à l’actualité en Ukraine. Là bas, il ne s’agit en réalité pas de la guerre contre Ukraine, mais plutôt de la démonstration de forces contre les USA et l’Europe, tout en protégeant le territoire russe, soviétique puis des alliés. Ukraine, un écran de démonstration de puissance par les USA, l’Europe et la Russie. L’Ukraine est en train de faire les frais de ses choix d’alliance qui n’avaient pas tenu compte des grands enjeux géopolitiques dans cette partie du monde, l’Europe de l’est. Une menace d’agression ayant mis en alerte diplomatique sans succès, l’Europe, notamment la France et l’Allemagne, suivie d’intervention militaire dans Les deux régions séparatistes d’Ukraine peu après son indépendance, soldé par l’accord de Minsk 1 en 1991 et l’accord de Minsk 2 en 2014-2015 pas vraiment appliqué quand on se réfère aux techniques et mécanismes mondialement reconnus, de mise en œuvre des engagements internationaux ; la disponibilité d’une Ukraine mal soutenue à négocier en pleine guerre, preuve de sa capitulation, l’invite par la Russie à venir négocier, tout ceci sous le regard hagard de l’Occident. L’objectif immédiat de la Russie n’est pas la guerre, encore moins l’agression, mais faire prendre conscience à l’Ukraine que son avenir n’est pas l’union européenne, ni l’Otan, mais plutôt le bloc soviétique, tout en restant souverain, ceci, afin de ne pas trahir leur passé collectif. D’où la Russie est en train de reconstituer progressivement ce que L’URSS a perdu il y a une trentaine d’années. Des conséquences dirimantes sont attendues.
B- DES IMPACTS PROBABLES
On est en marche vers une nouvelle bipolarisation du monde dont l’intervention militaire russe en Ukraine est l’une des étapes majeures. D’un côté, on aura les USA, les États de l’Union européenne, quelques États non affranchis d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, et de l’autre côté, la Russie, la Chine, l’Irak, l’Iran, la Syrie, le Cuba, l’Ukraine, la Biélorussie, le Bélarus, les États issus des deux régions séparatistes d’Ukraine, les anciens États soviétiques récupérés du bloc occidental actuel, les anciens États communistes d’Asie et de l’Europe orientale récupérées du bloc occidental actuel, les États africains issus de coups d’Etats salutaires, même si les États africains ont plus intérêt à afficher leur neutralité et leur non alignement.
Cette nouvelle bipolarisation du monde qui est en préparation aura l’avantage de profiter à l’Afrique, de ralentir l’élan impérialiste occidental et américain en Afrique ; elle conduira à un certain adoucissement ou à une relativisation et humanisation de la politique étrangère de la France en Afrique et évitera au monde d’être piloté comme la propriété privée de l’Europe et des USA.
Dans le système onusien, ce sera l’occasion de travailler à l’amélioration des mécanismes normatifs, institutionnels et stratégiques de l’ONU.
Cependant, l’Afrique ne doit pas être naïve ; son destin est entre ses mains : mieux se gouverner et aller aux États-Unis d’Afrique, entre autres.
La troisième guerre mondiale semble ne pas être à l’ordre du jour. À la limite suivra une guerre froide entre les deux nouveaux pôles.
L’Afrique doit être prête pour saisir cette nouvelle opportunité qui s’offrira à elle, le malheur des uns faisant le bonheur des autres.
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