Cameroun | Election présidentielle : le FDC rompt avec Samuel Hiram Hyodi Iyodi

Il est environ 11 heures ce lundi 13 octobre 2025, au siège du Front des Démocrates Camerounais (FDC) à Olezoa. L’atmosphère est lourde, presque étouffante, comme si la chaleur de Yaoundé portait le poids des déceptions accumulées. Les militants rassemblés dans la cour et les journalistes nationaux et internationaux présents sentent que quelque chose de grave s’annonce.

Denis Emilien Atangana, président national du FDC, prend la parole. Son visage est grave, ses mots sont pesés. Il s’adresse à l’opinion camerounaise, mais surtout à son parti et à tous ceux qui avaient placé leurs espoirs dans le candidat investi : Samuel Hiram Iyodi.

« Malheureusement, les choses ont pris une tournure très difficile et insaisissable après la Belle Conférence de Presse de présentation officielle du candidat du FDC, Samuel Hiram Iyodi », commence-t-il.

Le ton est donné. Ce n’est pas un simple constat de campagne perdue : c’est un désaveu officiel, une rupture consommée entre le parti et l’homme qu’il avait investi pour porter le “Vrai Changement” au soir du 12 octobre 2025.

Les promesses trahies d’un candidat en mission sabotage ?

Le président du FDC rappelle le contexte : la candidature de Samuel Hiram Iyodi avait suscité un étonnant élan de sympathie, notamment auprès de la jeunesse camerounaise. Le parti avait investi toutes ses forces, mobilisé ses cadres, militants et ressources pour une campagne ambitieuse, méthodique et organisée.

Pourtant, très vite, les engagements pris avec le candidat ont été bafoués. Denis Emilien Atangana égrène les griefs avec une précision clinique :

Non-respect de l’organigramme et des missions de campagne ;

Confiscation de la direction de campagne, pourtant confiée au président du FDC ;

Mise à l’écart progressive des cadres et militants du FDC ;

Organisation non concertée de levées de fonds avec un autre parti, le MP3, étranger au processus électoral officiel. « Nous avons appris à une jeune candidat et nous avons été abusés. Il aurait contribué lui-même à l’échec de sa campagne », affirme-t-il avec une gravité qui coupe la salle.

Chaque mot résonne comme un coup de tonnerre : le FDC se sent trahi par l’homme qu’il avait porté et accompagné. Les équipes, qui s’étaient mobilisées dans toutes les régions – Yaoundé, Douala, Maroua, Kribi – ont été écartées sans explication, abandonnant le candidat à ses choix unilatéraux.

Une campagne désorganisée, un parti humilié

Denis Emilien Atangana décrit une campagne marquée par l’amateurisme, le manque de coordination et l’absence de visibilité médiatique, en dépit des efforts du parti : « Le manque de préparation et de planification des activités de campagne électorale, l’absence de programme, le refus d’organiser de véritables meetings, la faible présence médiatique… Voilà autant de choses qui donnent à penser que le candidat Samuel Hiram Iyodi a contribué lui-même à l’échec de sa campagne ».

Chaque exemple cité souligne la gravité du dysfonctionnement. Le FDC, qui avait misé sur ce candidat pour symboliser la relève et le renouveau, se retrouve désormais en position de victime d’un sabotage interne, consciente que sa stratégie et ses ressources ont été compromises.

Un désarroi palpable et un message au peuple

Face à cette situation, Denis Emilien Atangana ne cache pas son désarroi. Le désaveu public de Samuel Hiram Iyodi est autant un acte de transparence politique qu’une manière de protéger l’image du FDC : « En tant que président national du FDC, je saisis cette opportunité pour présenter mes profondes et sincères excuses à nos sympathisants, à nos militants et à nos cadres au premier chef. Quant aux autres citoyens et surtout jeunes camerounais qui nous ont accordé leur confiance malgré tous ces manquements, je vous demande pardon ! »

La salle retient son souffle. L’émotion est palpable. Les journalistes notent les regards baissés des cadres du parti, le silence pesant qui suit ces mots. C’est le moment où le FDC se dissocie de son propre candidat, assumant publiquement qu’une partie de la défaite est imputable à l’homme qu’il avait investi.

La leçon politique : apprendre et se renforcer

Le discours ne se limite pas à la plainte. Denis Emilien Atangana conclut par un message d’espoir et de résilience : « Nous avons été abusés. Nous avons appris de cette mésaventure et nous avons gagné en expérience. Ce qui ne vous tue pas vous rend fort ».

C’est une leçon politique, mais aussi un avertissement à toute future génération de candidats et de cadres : la fidélité à un parti et le respect des engagements sont essentiels pour prétendre incarner le changement.

Dans la cour du siège du FDC, les militants quittent les lieux, silencieux, absorbés par le poids de cette rupture. Les caméras captent les derniers regards échangés : mélange de colère, de déception et de réflexion. Le FDC, qui avait misé sur un vent nouveau, repart désormais avec la certitude que le vrai changement doit d’abord s’organiser de l’intérieur.


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