Cameroun | FNE : Camille Moute à Bidias, le gardien du temple de l’emploi

Depuis plus de trois décennies, il veille sur une institution devenue un pilier de la politique sociale du Cameroun. À la tête du Fonds national de l’emploi (FNE) depuis 1991, Camille Moute à Bidias incarne cette continuité sereine qui traverse les mandats présidentiels sans perdre de vue la priorité fixée par le chef de l’État : offrir à chaque Camerounais la dignité par le travail.

Lorsque l’institution ouvre ses portes en mai 1991, le pays cherche à structurer son marché du travail. Nommé directeur général quelques semaines plus tard, Camille Moute à Bidias hérite d’un défi immense : bâtir une institution solide dans un contexte de crise économique mondiale.

Sous son impulsion, l’organisme s’organise autour d’une mission claire — promouvoir l’emploi sur l’ensemble du territoire national. L’équipe met en place une architecture interne, des statuts, des procédures et des outils adaptés aux réalités du terrain. Ce socle administratif, encore fonctionnel aujourd’hui, a permis au FNE de traverser les décennies sans perdre sa pertinence. « Cette bonne préparation à l’action nous a permis de gérer durant ces 30 années le marché du travail camerounais et de devenir le principal bras séculier du gouvernement dans sa lutte contre le chômage », confiait-il lors de la commémoration des 30 ans du FNE.

Le bras social de la vision présidentielle

Pour le président Paul Biya, l’emploi constitue bien plus qu’un simple indicateur économique : il est le cœur de la stabilité nationale et un vecteur essentiel de cohésion sociale. C’est dans cet esprit que Camille Moute à Bidias a façonné le FNE en instrument stratégique au service de la jeunesse et de l’économie camerounaise.

Sous sa direction, le Fonds national de l’emploi a développé une gamme de programmes ciblés, chacun répondant à une problématique spécifique du marché du travail. Le PAIJED (Programme d’appui à l’insertion des jeunes diplômés) a permis à des milliers de diplômés de trouver leur première expérience professionnelle, tandis que le Programme de soutien à l’auto-emploi a encouragé l’entrepreneuriat en fournissant accompagnement technique, formations et accès à des microcrédits. Des partenariats avec les collectivités territoriales décentralisées ont également été mis en place afin de rapprocher les services du FNE des zones rurales et périurbaines, réduisant ainsi les inégalités d’accès à l’emploi sur l’ensemble du territoire.

Les chiffres illustrent l’ampleur de l’impact : près de 75 000 petites entreprises et activités génératrices de revenus ont été accompagnées, 225 000 emplois directs et indirects ont été créés, et 120 000 jeunes ont acquis de nouvelles compétences dans des secteurs porteurs comme le numérique, l’agro-industrie, l’artisanat et les services. Mais au-delà des statistiques, ces initiatives ont un impact tangible sur la vie quotidienne : elles offrent aux jeunes la possibilité de gagner dignement leur vie, de devenir acteurs de leur propre avenir et de contribuer à l’essor économique du pays.

Dans le regard de Camille Moute à Bidias, chaque jeune inséré sur le marché du travail représente un levier de développement et un symbole de la vision présidentielle : celle d’un Cameroun où la jeunesse n’est pas seulement préparée à occuper un emploi, mais à créer les conditions d’une prospérité partagée. Ainsi, le FNE n’est plus seulement un guichet administratif ; il est devenu un véritable catalyseur de l’action publique, incarnant l’engagement du gouvernement envers une jeunesse ambitieuse et un pays résolument tourné vers l’avenir.

Un dirigeant proche des réalités locales

Sous la direction de Camille Moute à Bidias, le FNE s’est affirmé comme une structure véritablement de proximité, capable de comprendre et d’anticiper les besoins spécifiques de chaque territoire. Ses antennes régionales, de Douala à Maroua, de Bertoua à Limbé, ne se limitent pas à la simple distribution d’offres d’emploi : elles organisent régulièrement des forums de l’emploi, des ateliers de formation et des missions de sensibilisation auprès des jeunes, des artisans et des petites entreprises locales.

Cette démarche a permis, par exemple, de mettre en relation des jeunes diplômés de Garoua avec les entreprises locales du secteur agro-industriel, de soutenir les artisans de Buea dans l’accès à des marchés et des contrats publics, ou encore d’accompagner les jeunes entrepreneurs d’Ebolowa dans la formalisation de leurs activités et l’accès à des microcrédits. Dans les zones rurales, le FNE a mis en place des programmes adaptés aux réalités économiques locales : formations agricoles innovantes, appui aux coopératives et accompagnement des microentreprises artisanales.

Le Directeur général a toujours privilégié une approche participative et inclusive, fondée sur le dialogue continu avec les acteurs locaux : jeunes chercheurs d’emploi, chefs d’entreprise, collectivités territoriales et partenaires institutionnels. Cette méthode a non seulement contribué à réduire les déséquilibres régionaux, mais elle a également renforcé la crédibilité et l’ancrage du FNE dans l’ensemble du pays. Pour Camille Moute à Bidias, chaque antenne régionale n’est pas seulement un bureau administratif, mais un vrai point de contact et de conseil, où se construisent des solutions concrètes au service du développement local et de l’insertion professionnelle.

Un leadership discret mais présent

Plus ancien Directeur général encore en poste au Cameroun, Camille Moute à Bidias ne se définit pas comme un « survivant » d’une institution, mais comme un gardien de mission, attaché à la continuité et à la cohérence des politiques publiques. Son leadership, à la fois discret et solide, repose sur trois piliers : rigueur administrative, mémoire institutionnelle et fidélité à la vision du Chef de l’État.

Collègues et collaborateurs s’accordent à souligner sa capacité d’écoute, son exigence envers lui-même et envers les autres, ainsi que son sens aigu du service public. Il n’impose pas, il guide ; il ne se met pas en avant, mais veille à ce que chaque action de son institution serve concrètement la jeunesse et l’économie nationale. Son bureau, dit-on, reflète cette philosophie : sobre, ordonné, toujours ouvert aux échanges avec ses équipes, aux entrepreneurs et aux chercheurs d’emploi qui franchissent la porte du FNE.

Au-delà des frontières, Camille Moute à Bidias a ouvert le FNE sur le monde. Le Cameroun, grâce à lui, occupe aujourd’hui des postes de premier plan au sein de l’Association mondiale des services d’emploi publics (AMSEP) et de l’Association africaine des services d’emploi publics (AASEP). Il a également représenté le pays comme Assistant Technique lors de la Conférence Internationale du Travail organisée par le Bureau International du Travail (BIT) depuis 1997, jusqu’à occuper la position de porte-parole du groupe africain pendant plusieurs années.

Son parcours révèle un homme à la fois visionnaire et pragmatique, capable de naviguer entre contraintes budgétaires et ambitions nationales, entre rigueur institutionnelle et adaptabilité aux réalités locales. Ceux qui travaillent à ses côtés insistent sur sa capacité à préserver l’équilibre entre tradition et innovation, entre le respect des procédures et l’ouverture aux solutions modernes, notamment dans le domaine de la digitalisation des services du FNE.

Au fil des années, Camille Moute à Bidias est devenu l’incarnation de la stabilité et de la résilience de l’administration camerounaise, un repère pour les jeunes cadres et un exemple pour ceux qui aspirent à un service public efficace et engagé. Son leadership, discret mais influent, a permis au FNE de se forger une réputation solide, à la fois au Cameroun et sur le plan international, consolidant la place du pays comme référence africaine en matière d’emploi public et d’insertion professionnelle.

Entre défis et renouveau

Les dernières années n’ont pas été sans difficultés. Les contraintes budgétaires et la pandémie de Covid-19 ont ralenti les activités. Mais le DG reste confiant : « Nous sommes déterminés à faire plus avec ce que nous avons, ou ce que nous espérons avoir pour les prochaines années », affirmait-il en 2020.

Le FNE mise désormais sur la digitalisation de ses services et la formation aux métiers du numérique et de l’économie verte, une orientation qui prépare le Cameroun aux mutations du marché mondial du travail.

Alors que s’achève un mandat présidentiel et que le pays devra certainement redéfinir ses priorités économiques, l’action du FNE reste d’une brûlante actualité. L’institution demeure l’un des symboles les plus constants de la mise en œuvre du programme du président Paul Biya pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035.

Et à la tête de cette maison de l’emploi, Camille Moute à Bidias reste cette figure de stabilité qui rappelle qu’au-delà des discours, le travail demeure la première forme de justice sociale. « L’emploi n’est pas seulement une statistique, c’est une dignité », répète-t-il souvent. Une phrase devenue credo, qui résume à elle seule plus de trente années d’engagement au service de la jeunesse camerounaise.


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