Dans une déclaration ferme et sans équivoque, le Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atangana Nji, a secoué l’assemblée des journalistes lors d’une conférence de presse, en réaffirmant l’autorité exclusive du Chef de l’État, Paul Biya, sur la création d’églises au Cameroun.
Comme un berger qui guide son troupeau avec une main de fer, Atangana Nji a tenu à rappeler que seul le Président de la République détient le pouvoir de légitimer l’existence d’une église sur le sol camerounais. Un message clair, sans place pour la confusion, et qui pourrait bien faire frémir certains leaders religieux.
Dans ses propos, le ministre a pris soin de distinguer les « églises de réveil de gauche », qu’il a sévèrement invitées à « commencer à plier bagage ». « Ces églises qui surgissent à gauche, à droite, ces temples qui se forment comme des champignons après la pluie, doivent commencer à fermer leurs portes, avant que je ne me penche sur elles », a-t-il averti avec la gravité d’un juge prononçant un verdict.
Ainsi, il n’a pas mâché ses mots pour faire entendre son message : toute nouvelle église, toute communauté religieuse qui désirerait exercer sur le territoire camerounais doit d’abord recevoir l’approbation du président Paul Biya, seul garant de la légalité de ces institutions. Le patron de la territoriale a réitéré que la loi est claire comme de l’eau de roche : aucune église n’a le droit de s’installer sans cette bénédiction présidentielle.
« Une église n’est pas un commerce »
S’adressant aux dirigeants de ces officines religieuses dites de reveil, Atangana Nji a souligné que l’église ne devait pas être perçue comme un commerce ou un terrain de jeu pour les ambitions personnelles. « Nous ne pouvons pas tolérer des pratiques qui dénaturent la foi, qui jouent sur la crédulité des populations pour leur extorquer de l’argent. Si vous voulez exercer, respectez la légalité », a-t-il ajouté, d’un ton résolu.
Cette intervention, qui pourrait être perçue comme un coup de tonnerre dans le ciel des religions camerounaises, s’inscrit dans un contexte où certaines églises, souvent qualifiées d’églises de réveil, connaissent une croissance rapide en trompant une grande masse de personnes, tant par leurs pratiques que par leur absence d’encadrement légal.
La loi, un phare dans la nuit
À travers ses déclarations, le ministre Atangana Nji a cherché à apaiser les inquiétudes et à rappeler les principes de la légalité. Une image forte qui invite les acteurs religieux à revenir à l’ordre et à respecter les institutions. À cet égard, le minat a insinué que l’État camerounais se doit assurer la régulation de toutes les organisations, y compris religieuses, pour éviter des dérives dangereuses, qu’elles soient d’ordre financier, social ou même politique.
Dans cette dynamique, toutes églises de réveil, quelle que soit sa taille ou son influence, ne peut échapper à ce principe fondamental « C’est le Chef de l’État seul qui donne le feu vert » .
La fin du désordre ou un simple avertissement ?
La déclaration du Ministre de l’administration territoriale soulève une question cruciale : le gouvernement camerounais est-il en train d’entamer une chasse aux sorcières contre ces églises de réveil, ou est-ce simplement une manière de remettre de l’ordre dans un secteur devenu un véritable Far West religieux ?
Les mois à venir nous diront si cette annonce se traduira par des actions concrètes sur le terrain ou si elle restera un simple rappel des règles du jeu. Quoi qu’il en soit, les dirigeants religieux du Cameroun, notamment ceux des églises de réveil, devront désormais vivre dans l’ombre de cette mise en garde du gouvernemental.. Nous savons tous que les mises en garde du Minat ne sont jamais à prendre à la légère.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️