Depuis l’arrivée de Samuel Eto’o à la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), les échecs et les crises se sont multipliés.
Ce célèbre footballeur, icône du sport au Cameroun, a pris les rênes de la fédération avec de grandes ambitions, mais les résultats sont décevants. Les performances des toutes les équipes nationales sont au niveau très bas, le championnat national fortement entaché par des plaintes de trucages des matchs et conflits d’intérêts dans les jeux de Paris sportifs. Le journaliste Jean Claude MBEDE FOUDA nous présente les principales erreurs de Samuel Eto’o en tant que dirigeant de la Fecafoot, qui ont contribué à ces problèmes persistants.
1- Nomination de l’entraîneur :
Après la Coupe d’Afrique des Nations 2022, il était évident pour beaucoup qu’il fallait remplacer l’entraîneur en place. Cependant, la nomination de Rigobert Song, un choix controversé ayant eu des difficultés à entraîner les sélections nationales de catégories inférieures, a été perçue comme un signe précurseur d’échec. Cette décision a été attribuée à l’entêtement de Samuel Eto’o pour nommer un proche manipulable plutôt qu’un professionnel compétent.
2- Le faux sponsor “One All Sport” :
Samuel Eto’o avait fait la promesse d’un contrat du siècle avec le sponsor “One All Sport”, mais les retombées de ce partenariat n’ont jamais été clairement démontrées. De nombreux observateurs ont exprimé des doutes quant à la réalité de ce contrat, le qualifiant même de fictif. Cette absence de transparence a suscité des interrogations sur la gestion des ressources financières de la Fecafoot.
3- L’humiliation des institutions :
Depuis son arrivée à la Fecafoot, Samuel Eto’o a écarté la tutelle et marginalisé les institutions officielles. Cette attitude a été mal perçue par le ministère des sports, qui a choisi de ne pas intervenir pour éviter tout affrontement public, mais cela a également laissé le champ libre à des décisions discutables.
4- L’affaire ONANA :
L’éviction d’André Onana, considéré comme l’un des meilleurs joueurs camerounais, pendant la Coupe du Monde a suscité des interrogations. Les raisons avancées par Eto’o et ses proches pour justifier cette décision n’ont pas convaincu, et des rumeurs sur une affaire extra-sportive impliquant une “influenceuse” appréciée par le président ont alimenté la controverse.
5- La marginalisation des “Anglophones” :
Le manque de représentation des anglophones à des postes de pouvoir au sein de la Fecafoot a renforcé les tensions dans un pays déjà divisé par la crise anglophone. Cette exclusion a été mal reçue par la communauté anglophone, qui voyait en l’équipe nationale une source d’unité.
6- Son omniprésence qui étouffe :
Samuel Eto’o a été critiqué pour son attitude de star omniprésente qui étouffe les autres joueurs et entraîneurs. Son besoin de rester au centre de l’attention a été perçu comme nuisible à la dynamique de l’équipe et au développement des talents.
7- Son extrême arrogance :
L’égo surdimensionné de Samuel Eto’o, associé à sa popularité, a alimenté son arrogance et son manque de respect envers les autres. Cette attitude a eu des répercussions négatives sur ses relations avec les joueurs, les entraîneurs et les membres de la presse.
8- Le truquage des matches :
Des écoutes téléphoniques ont soulevé des questions sur l’influence de Samuel Eto’o sur les décisions au sein de la Fecafoot, favorisant les intérêts de son cercle de proches. Cette pratique a entaché l’image de la fédération et a suscité des soupçons de partialité.
9- La privatisation de la Fecafoot et de l’équipe nationale :
La gestion de la fédération par Samuel Eto’o a été perçue comme une privatisation du football camerounais, privilégiant les intérêts individuels plutôt que l’unité nationale. Cette approche a contribué à diviser davantage les Camerounais et a nui à la crédibilité de l’équipe nationale.
Les échecs et crises répétés à la Fecafoot sont en partie dus aux erreurs de gestion de Samuel Eto’o. Son manque de transparence, son attitude arrogante et son incapacité à prendre des décisions éclairées ont nui à l’image de la fédération et ont alimenté les tensions dans le football camerounais.
Pour assurer un avenir meilleur pour le football au Cameroun, il est essentiel d’apprendre de ces erreurs et de promouvoir une gouvernance plus ouverte, transparente et inclusive. Seule une approche collective et professionnelle peut permettre à la Fecafoot de retrouver sa crédibilité et de rassembler à nouveau tous les passionnés de football au Cameroun.