Cameroun| Maurice KAMTO : « Une société amputée de sa jambe féminine ne peut marcher normalement » .

À l’occasion du 8 mars 2025, le président du MRC a livré une réflexion sur la place de la femme dans la société camerounaise et, plus largement, sur les inégalités persistantes entre les sexes.

Dans sa pensée n° 056-2025, il pose un constat sans détour : « Femme et homme constituent les deux jambes de la société humaine. S’il y en a une qui manque, la société devient unijambiste » .

Cette métaphore illustre l’idée selon laquelle l’exclusion ou la marginalisation des femmes ralentit le développement de la société tout entière. « Tout comme celui-ci, une société amputée de sa jambe féminine ne peut marcher normalement, ni aller vite, ni aller bien loin » . Déclare t’il.

Pourquoi des inégalités persistantes ?

Maurice Kamto questionne les fondements des discriminations faites aux femmes, soulignant que les seules différences objectives entre les sexes sont physiques. Or, même ces différences ne justifient pas les inégalités qui persistent : « Je n’ai jamais compris les raisons de la pratique des inégalités entre l’homme et la femme, hormis les considérations physiques, et encore » .

Il estime que la société n’a pas encore suffisamment réfléchi sur cette problématique et que cette absence de remise en question freine l’émancipation des femmes et, par conséquent, le progrès collectif.

Le 8 mars, un moment pour repenser la place des femmes

Selon Maurice Kamto, la Journée internationale des droits des femmes ne devrait pas être réduite à une célébration festive, mais plutôt à une opportunité pour une réflexion de fond sur la place des femmes dans la société. « En dédiant une Journée internationale à la Femme, le monde voulait nous amener à une telle réflexion, en plus de rendre hommage à ce pilier de la société en tant que mère, compagne, gardienne des vies, travailleuse nantie de toutes les compétences », affirme t’il .

Il exhorte ainsi les femmes camerounaises à s’interroger sur leur rôle dans l’édification d’une nation moderne et égalitaire.

« Oublier un moment le pagne, l’alcool et la dépravation des mœurs »

Dans une critique implicite des dérives observées lors des célébrations du 8 mars, Maurice Kamto appelle à une prise de conscience.

Il invite les femmes à aller au-delà des manifestations festives pour réfléchir sur leur position dans la société et leur contribution à la construction d’un Cameroun où elles jouissent des « mêmes chances et des mêmes droits et devoirs que les hommes, y compris la vocation à conduire les affaires de notre pays » .

Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️

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