Victime pour la première fois du mauvais état des routes Yaoundé – Douala -Mutengene, Martin Mbarga Nguele, le patron de la Police camerounaise, très remonté par ce qu’il a vécu, n’a pas hésité à exprimer son indignation avec vigueur lors d’un discours.
C’est une interpellation à peine voilé à certains membres du gouvernement. Le samedi 26 octobre à la maison de parti RDPC de Mbalmayo, lors de l’assemblée générale de l’association pour le développement économique, social et culturel du Nyong et So’o, son département d’origine Martin Mbarga Nguele, le patron de la police nationale la DGSN, était très en colère.
Dans son discours de circonstance il déclare :« Dès qu’il met en place un gouvernement, dans les 48 h qui suivent, le président de la république réunit un conseil de ministre au Palais de l’unité pour rappeler les orientations qu’il entend donner aux membres du gouvernement nouvellement mis en place afin qu’il puisse exécuter les directives en vigueur qu’il a déjà donné ». Ce prérequis établit, le patron de la police monte au créneau : « Mais que faisons-nous pour le développement de notre pays ?», s’interroge t’il. Et d’y ajouter : « J’ai été jeudi au Sud-Ouest à Mutenguene. Entre Yaoundé et Mutengue cela a été un calvaire. Un Calvaire pour circuler. Je n’avais jamais vécu cette situation auparavant. Le président a donné des instructions. Il y a des membres du gouvernement en place.»
C’est le vendredi 26 octobre 2024, que Martin Mbarga Nguele, le délégué général à la sûreté nationale, s’est rendu par route au centre d’instruction et d’application de la police à Mutengene, dans la Région du Sud-Ouest, pour présider la remise de diplômes et épaulettes aux nouveaux lauréats. Ce voyage en voiture lui a permis de constater les conditions difficiles de la route nationale numéro 3, Yaoundé-Idenau.
La situation de la route dénoncée par Martin Mbarga Nguele entre Yaoundé et Mutengene est loin d’être un cas isolé. Sur la route nationale numéro 5, le tronçon Douala-Nkongsamba, qui pouvait être parcouru en 2 heures, nécessite désormais environ 4 heures.
Les routes reliant Douala à Bafoussam ou Ngaoundéré à Maroua sont jonchées de cratères et sont presque impraticables. Quant à la route Ngaoundéré-Garoua, il faut désormais environ dix heures pour couvrir une distance qui nécessitait auparavant seulement 4 heures, etc…
Au Cameroun, le mauvais état des routes fait craindre le pire aux voyageurs car d’après les données du ministère de l’administration territoriale, au premier semestre de cette année 2024, plus de 3000 accidents de la route ont été enregistrés au Cameroun, causant 256 décès. En 2023 déjà, le ministère des Transports indiquait que 10 % des cas d’accidents de la route sont liés au mauvais état de la route.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️