« Nous n’avons toujours pas perçu nos indemnités ! » C’est en ces termes que l’Association Camerounaise des Arbitres de Football (ACAF) lance un cri du cœur retentissant au Secrétaire Général de la présidence de la République, pointant du doigt un retard de paiement qui met en péril l’intégrité des championnats MTN Elite One et MTN Elite Two.
Alors que la phase aller touche à sa fin, les arbitres, en proie à de sérieuses difficultés financières, menacent de suspendre leur participation aux compétitions.
Un chèque fantôme de 350 millions de FCFA ?
D’après la correspondance adressée au Secrétaire Général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, une enveloppe de 350 millions de FCFA aurait été débloquée pour assurer l’organisation matérielle des championnats professionnels, incluant notamment le paiement des indemnités des arbitres.
Pourtant, sur le terrain, ces fonds semblent s’être évaporés dans les méandres administratifs.« Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas vu la couleur de cet argent », déplorent les arbitres, dénonçant un mépris qui frôle l’absurde.
Le 3 décembre 2024, une rencontre avait pourtant eu lieu avec la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) pour poser les bases d’un arbitrage plus structuré.
Outre la réintégration du corps arbitral au sein des Ligues décentralisées, il était question de régler les dettes accumulées à leur encontre, mais les engagements pris semblent être restés lettres mortes.
Arbitres : cibles de critiques mais privés de moyens
Loin de se limiter à une simple revendication financière, la lettre met en lumière une situation plus préoccupante encore : le discrédit croissant qui pèse sur le corps arbitral.
Accusés de tous les maux du football camerounais, partialité, corruption, erreurs flagrantes, les arbitres se sentent abandonnés et livrés à la vindicte populaire.« On veut nous faire porter le chapeau de tous les dysfonctionnements, alors que nous sommes les premiers à souffrir de ce manque de considération », martèlent-ils, soulignant leur engagement républicain et leur attachement aux valeurs sportives.
Une grogne qui menace les championnats
L’ultimatum est posé : sans paiement des arriérés et garanties sur les futures indemnités, les arbitres se retireront des terrains. Un scénario catastrophe qui pourrait paralyser l’ensemble des compétitions et accentuer davantage la crise qui secoue déjà le football camerounais.
L’arbitrage est un pilier fondamental du jeu. Sans arbitres, pas de matches. Sans match, pas de football. À quelques semaines du début de la phase retour, la balle est désormais dans le camp des autorités. Ferdinand Ngoh Ngoh et la FECAFOOT entendront-ils cette alerte avant que le coup de sifflet final ne soit donné ?
La rédaction d’Afrik inform ☑️