Cameroun | Présidentielle 2025 : Akere Muna appelle Paul Biya à “écouter la voix du peuple”

Au lendemain de la présidentielle du 12 octobre 2025, Akere T. Muna, figure morale du barreau et candidat à l’élection présidentielle de 2025 ( sous la bannière Univers), s’est adressé à la nation dans un communiqué empreint de solennité. Saluant la « voix claire et indéniable du peuple camerounais », il appelle les institutions de la République à « honorer leur devoir sacré » en respectant les résultats issus des urnes, tout en exhortant le président sortant à faire preuve de « sagesse historique » en cédant pacifiquement le pouvoir.

Un ton solennel, une adresse à la nation

C’est dans un texte au ton grave, empreint d’espoir, qu’Akere T. Muna a réagi, lundi 13 octobre 2025, aux premières ” supposées ” tendances de l’élection présidentielle camerounaise. Le juriste et homme politique s’est exprimé dans un document intitulé « Une nouvelle aurore », publié sur ses canaux officiels.

« Les bulletins ont été déposés. Au vu des tendances que j’observe, il est clair que le peuple camerounais a parlé d’une voix claire, retentissante et indéniable », déclare-t-il d’entrée, avant d’évoquer une “nouvelle aube” qui s’ouvrirait pour la nation camerounaise, trente-trois ans après le tournant démocratique de 1992.

« Le président sortant détient le pouvoir d’offrir un dernier cadeau historique »

S’adressant directement à Paul Biya, sans jamais le nommer frontalement, Akere Muna adopte une posture d’appel au patriotisme et à la responsabilité. Dans des termes choisis, il exhorte le chef de l’État à “écouter la voix du peuple” et à poser un acte de grandeur politique. « Vous détenez désormais le pouvoir d’offrir un dernier cadeau historique à la nation. Assurez-vous que la volonté du peuple soit respectée. La mesure ultime de votre héritage ne sera pas écrite uniquement par les années où vous avez gouverné, mais par la grâce et la sagesse avec lesquelles vous écoutez la voix du peuple », écrit-il, dans une adresse directe et mesurée.

Ce passage, particulièrement commenté sur les réseaux sociaux, sonne comme un message de transition pacifique, dans un contexte post-électoral tendu où les regards restent tournés vers Yaoundé.

L’écho de 1992 et la symbolique de la “nouvelle aube”

En évoquant « la promesse de 1992 », Akere Muna fait référence à l’élection historique qui opposa Paul Biya à John Fru Ndi, et dont le dénouement reste, pour beaucoup de Camerounais, le symbole d’une alternance manquée. L’ancien bâtonnier y voit une continuité historique : « En ce moment historique, faisant écho à la promesse de 1992, notre nation se tient au seuil d’une nouvelle aube ».

Ce parallèle n’est pas anodin. Il vise à replacer la présidentielle de 2025 dans une trajectoire politique plus large, celle d’un pays en quête de transition démocratique depuis plus de trois décennies. Au-delà du président sortant, Akere Muna adresse aussi un message aux autres candidats et aux institutions de la République. Il les exhorte à respecter “le mandat du peuple” et à se hisser à la hauteur de l’histoire.

« Nous appelons maintenant toutes les institutions compétentes de la République à honorer leur devoir sacré. Il est impératif qu’elles se conforment immédiatement au mandat du peuple », écrit-il, insistant sur la légitimité du vote populaire.

L’ancien vice-président de Transparency International appelle également les candidats malheureux à la retenue, à la paix et au dépassement partisan: « Dans un esprit de patriotisme et pour la cohésion nationale, nous vous exhortons à vous unir dans cet appel au calme, à la paix et au respect du verdict électoral. Tenons-nous ensemble, au-delà de la compétition politique, pour guider notre nation vers l’avant pacifiquement ».

“Le monde nous regarde” : un message à résonance internationale

Conscient du regard extérieur porté sur le Cameroun, Akere Muna conclut son message sur un ton universel et rassembleur, rappelant que “le monde nous regarde”. Son texte se veut à la fois exhortation morale et avertissement institutionnel. « Ceci est un test crucial pour notre démocratie. Le monde nous regarde. Choisissons la voie de la paix, du progrès et du respect de la volonté souveraine ».

Par cette mise en garde, le candidat- soutient de Bello Bouba Maïgari à la présidentielle de 2025 inscrit la séquence électorale dans une perspective internationale : celle d’un pays appelé à prouver sa maturité démocratique, alors que l’opposition se félicite des tendances favorables et que le camp présidentiel reste encore discret.

Connu pour ses prises de position modérées mais fermes, Akere Muna s’impose une fois de plus comme une voix morale dans le paysage politique camerounais. Sans tabou, on peut se permettre de le dire, il reste un repère pour une frange de la société civile qui réclame alternance, transparence et stabilité.

Son mot de clôture résume l’esprit de son communiqué : une foi renouvelée dans la souveraineté populaire. « Puisse ce nouveau chapitre être celui de l’unité, de la prospérité et d’un espoir renouvelé pour tous les Camerounais. Que Dieu bénisse la République du Cameroun ». 

En un texte mesuré mais fort, Akere Muna semble tendre la main à l’histoire : celle d’un pays à la croisée des chemins, entre continuité du pouvoir et promesse d’un renouveau démocratique.


En savoir plus sur Afrik-Inform

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Afrik inform Afrik inform Afrik-inform Afrikinform Afrikinform
Afrik inform Afrik inform Afrik-inform Afrikinform Afrikinform