« L’audience de règlement du contentieux des opérations de l’élection du Président de la République du 12 octobre 2025 débutera le mercredi 22 octobre 2025 à partir de 11 heures dans la salle d’audience dudit Conseil sise au Palais des Congrès de Yaoundé » — Clément Atangana, Président du Conseil constitutionnel. Alors que le processus électoral s’achemine vers son ultime étape, le Cameroun retient son souffle.
Après la publication des listes électorales, la tenue du scrutin du 12 octobre et la compilation des résultats régionaux, voici venue l’heure du règlement du contentieux électoral, préalable obligatoire à la proclamation officielle des résultats.
Le Conseil constitutionnel, gardien de la régularité des scrutins au Cameroun, s’apprête à examiner le contentieux de l’élection présidentielle, dans une audience qui pourrait marquer un tournant décisif pour la validation des résultats et la confiance des citoyens dans le processus électoral.
Cette audience marque l’une des étapes les plus sensibles du processus électoral camerounais, moment où se croisent recours, désistements et attentes populaires.
Selon la loi, le Conseil statue sur toute requête « en annulation totale ou partielle des opérations électorales introduite par tout candidat, tout parti politique ayant pris part à l’élection, ou par toute personne ayant qualité d’agent du Gouvernement pour cette élection ».
Ils seront plusieurs membres à siéger autour de Clément Atangana, dont Florence Rita Arrey, Emmanuel Bonde, Jean-Baptiste Baskouda, Émile Essombe, Charles Étienne Lekene Donfack, Paul Nchoji Nkwi, Sanda Bah Oumarou, Ahmadou Tidjani, Adolphe Minkoa She et Aaron Logmo Beleck, pour examiner les recours déposés après le scrutin.
Trois partis sur la ligne de départ… un seul maintient son recours
Au total, trois formations politiques avaient saisi le Conseil constitutionnel pour dénoncer des irrégularités : le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) de Cabral Libii, le Social Democratic Front (SDF) de Joshua Osih, et l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) d’Hermine Patricia Ndam Njoya.
Mais coup de théâtre : deux de ces trois partis se sont retirés du contentieux avant l’audience.
🔹 Le PCRN se désiste
Dans une correspondance datée du 17 octobre 2025, Cabral Libii, candidat du PCRN, a officiellement retiré ses deux requêtes initialement introduites pour demander l’annulation partielle du scrutin.
Il y explique, avec un ton mesuré, avoir choisi de « se désister de ses deux requêtes » déposées au greffe du Conseil, demandant à la haute juridiction de lui en donner acte.
Aucune justification politique n’a été explicitement donnée, mais ce retrait a surpris nombre d’observateurs, d’autant que le PCRN figurait parmi les partis les plus critiques du déroulement du vote.
🔹 Le SDF emboîte le pas
Une semaine après, le Social Democratic Front (SDF) a lui aussi retiré son recours. Dans une lettre adressée au président du Conseil constitutionnel, Joshua Osih annonce le retrait du recours en annulation partielle enregistré sous le numéro 2305, précisant qu’il « concerne l’ensemble des éléments contenus dans ledit recours ».
Le texte énumérait initialement des irrégularités allant de « l’exclusion illégale de ses représentants » dans plusieurs bureaux de vote, à la « délocalisation non justifiée de centres de vote à l’étranger », en passant par la tenue de scrutins « dans des chefferies traditionnelles et casernes militaires ».
Mais le candidat a finalement préféré la voie du retrait, demandant simplement au Conseil de « procéder à la clôture du dossier y afférent ».
🔹 L’UDC reste debout
Seule la candidate Hermine Patricia Ndam Njoya de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) maintient son recours, qu’elle souhaite voir examiné en audience publique.
Selon ses partisans, ce recours vise l’annulation totale de l’élection présidentielle de 2025, au motif d’« irrégularités multiples constatées sur le terrain » et d’un processus électoral « entaché de violations de la loi électorale ».
L’audience de demain devrait donc opposer le camp de l’UDC à la défense institutionnelle, représentée par le collège des membres du Conseil constitutionnel.
Demain, dès 11 heures, les portes du Palais des Congrès s’ouvriront sur une audience publique où le pays aura les yeux rivés.
Entre désistements prudents et silence des partis autrefois contestataires, une femme se dresse encore face à l’institution suprême. Hermine Patricia Ndam Njoya sera-t-elle assez brave pour affronter, seule, la rigueur du Conseil constitutionnel ? Et surtout, le président Clément Atangana osera-t-il, pour une fois, prononcer un mot autre que son désormais célèbre verdict : « irrecevable » ?
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