Cameroun | Présidentielle 2025 : qui est Émile Essombe, le président de la Commission nationale de recensement général des votes ?

Ce 21 octobre 2025, Cette commission qui a travaillé pendant près de 5 jours a remis son procès-verbal au président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana. À sa tête ( de la commission), une figure clé : Émile Essombe, magistrat hors hiérarchie et pilier du Conseil constitutionnel depuis 2018. « Je vais travailler pour redonner à ce pays sa paix », déclarait-il à l’occasion de sa nomination, un engagement qu’il a tenu dans la supervision de l’un des scrutins les plus décisifs du pays.

Né le 22 mars 1961 à Bonabéri, dans le département du Wouri, région du Littoral, Émile Essombe fait partie de ces magistrats dont la carrière reflète un parcours national, parcourant les différentes régions du Cameroun. Après des études primaires à l’École Principale Mixte de Bonadoumbe et secondaires à Nkongsamba, Edéa et Douala, il obtient son Baccalauréat A4 Allemand en 1981 avant de s’inscrire à l’Université de Yaoundé où il décroche une Licence en Droit Privé en 1984 et une Maîtrise en Pratique et Contentieux des Affaires en 1985.

Son parcours professionnel débute en 1985 comme contractuel au Secrétariat d’État au Tourisme, avant d’intégrer l’ENAM en section magistrature, dont il sort major de promotion en 1990. Dès lors, son ascension est constante : substitut du Procureur à Edéa, juge au Tribunal de Grande Instance du Wouri, président de tribunaux à Abong-Mbang et Mora, puis procureur général près les cours d’appel de l’Adamaoua et du Sud-Ouest. À chaque étape, Essombe marque les juridictions par sa rigueur, sa connaissance du droit et sa capacité à gérer des dossiers complexes, notamment dans des zones sensibles comme le Sud-Ouest, marqué par les mouvements anglophones et la grève des avocats.

Un pilier du Conseil constitutionnel depuis 2018

Nommé membre du Conseil constitutionnel le 7 février 2018 par décret présidentiel, Émile Essombe apporte à l’institution sa longue expérience judiciaire et sa maîtrise du droit constitutionnel. Pour parfaire sa formation, il obtient en 2020 un DEA en Droit public comparé à l’Université de Yaoundé II, renforçant ainsi sa compétence pour superviser des scrutins présidentiels sensibles.

Représentant du Conseil constitutionnel dans la Commission nationale de recensement général des votes, il joue un rôle déterminant dans la centralisation et la vérification des résultats de l’élection présidentielle de 2025. Sa présidence de cette commission illustre la confiance placée en lui pour garantir la transparence et la régularité du processus électoral.

Une mission nationale sous haute responsabilité

La remise du procès-verbal au président Clément Atangana ce 21 octobre 2025 n’est pas qu’une formalité administrative. Elle représente la culmination d’un travail minutieux de centralisation des suffrages, dans un contexte politique tendu et suivi de près par l’ensemble du pays. Le rôle d’Émile Essombe dépasse la simple signature des documents : il est le gardien de la régularité du scrutin, garant que chaque vote compte et que les résultats transmis au Conseil constitutionnel reflètent fidèlement la volonté des électeurs.

« Je vais travailler pour redonner à ce pays sa paix », répétait-il lors de sa nomination. Aujourd’hui, ce serment trouve sa résonance dans la supervision du recensement des votes, alors que le Cameroun attend avec attention la proclamation officielle des résultats.

Un magistrat au profil rare : entre technicité et humanité

Ce qui distingue Émile Essombe, c’est sa capacité à conjuguer expertise technique et sens du contexte social. Son séjour dans les tribunaux du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, confronté aux revendications anglophones et aux mouvements contestataires d’octobre à décembre 2016, lui a permis de gérer des situations délicates avec tact et efficacité. Il a notamment supervisé la traduction et la distribution de textes juridiques essentiels, dont l’acte OHADA et le nouveau code pénal, garantissant l’accès au droit dans des zones bilingues et politiquement sensibles.

Son parcours illustre également la mobilité nationale et la polyvalence exigées d’un magistrat hors hiérarchie. À travers ses fonctions, de juge à procureur général, puis membre du Conseil constitutionnel, Essombe est devenu un acteur incontournable de la scène juridique et politique camerounaise, particulièrement dans le domaine électoral.

Commandeur de l’Ordre National de la Valeur

Émile Essombe n’est pas seulement un technicien du droit : il est également reconnu pour son engagement civique et ses valeurs. Marié et père de cinq enfants, il cumule les distinctions, dont celle de Commandeur de l’Ordre National de la Valeur, symbole de son investissement au service de l’État. Sa réputation de rigueur, d’intégrité et de discrétion fait de lui l’une des personnalités les plus fiables pour piloter le décompte des suffrages et assurer la régularité d’une présidentielle sous haute tension.

Alors que le pays suit de près la centralisation des résultats de l’élection du 12 octobre 2025, le travail d’Émile Essombe et de sa commission sera pleinement évalué jeudi prochain, jour où le Conseil constitutionnel devrait publier les résultats officiels de la présidentielle. Ce rendez-vous déterminera l’impact concret de la mission menée par le magistrat hors hiérarchie et son équipe.


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