Dans une sortie épistolaire sur sa page Facebook, le leader du MRC met Elecam aux bancs des accusés. En effet, le Directeur de cet organe en charge des élections au Cameroun avait annoncé par biais de communiqué le 16 octobre qu’il devait rendre publique les listes provisoires des électeurs inscrits auprès des antennes communales, à partir du 20 octobre.
« Chose qui n’a pas été faite » selon le MRC . « après recoupements avec les structures de base de notre parti, plusieurs antennes communales d’Elecam n’ont pas publié de liste électorale provisoire par affichage » dénonce Maurice Kamto qui estime par ailleurs que c’est « une violation de la loi électorale qui affecte gravement les droits protégés de l’électeur inscrit et influence directement l’exercice de son pouvoir de suffrages».
Eric ESSOUSSE en ligne de mire.
Dans la suite de son vibrant plaidoyer , Maurice Kamto expose les défauts et les tares procédurales du Directeur de Élections Cameroun. Il accuse celui-ci d’avoir violé les textes , notamment l’article 78 du code électoral cité dans le communiqué du 16 octobre qui stipule en son alinéa 2 « qu’après la saisie, les vérifications techniques et l’établissement du fichier électoral provisoire du département, le responsable du déménagement départemental d’élections Cameroon transmet les listes électorales provisoires correspondantes aux démembrements communaux concernés pour affichage au plus tard le 20 octobre » .
« En fraude à cet article 78 Al 2, ce ne sont plus le responsables de démembrements départementaux qui ont transmis les listes électorales provisoires aux antennes communales pour publication, mais monsieur le Directeur d’Elecam, sans qu’aucun acteur du processus électoral ne sache en vertu de quel texte il s’est arrogé cette prérogative » dénonce le juriste .
Il juge que cette attitude ne devrait pas être tolérée d’autant plus qu’il « est établi que les listes électorales provisoires ainsi transmises illégalement aux antennes communales par la direction Générale d’Elecam sont différentes de celles que détiennent les démembrements départementaux, et qui ont été arrêtés avant le 5 septembre en application de l’article 78 Al 1 du code électoral » .
Absence d’empreintes biométriques.
Dans ses recherches, Maurice Kamto a constaté que « le Directeur d’Elecam a amputé les listes électorales que détiennent les démembrements départementaux de près de 12000 électeurs » , une situation justifiée par une « absence d’empreintes biométriques qu’aucun déménagement départemental n’a constaté, ni certifié » .
Elecam aurait pu mieux faire .
Pour Maurice Kamto, si vraiment il y’a eu un problème d’absence d’empreintes biométriques « il aurait suffit de dresser, par arrondissement, la liste des personnes concernées et de les inviter à venir régulariser leur inscription dans les délais légaux , au lieu de les exclure d’autorité et arbitrairement des listes électorales» .
Des chiffres qui « pourraient » être « biaisés » .
Le leader politique ne se délie pas la langue sur la question, fort de son caractère.« assurément, les chiffres globaux ainsi publiés sont sortis du laboratoire noir qu’animent le Directeur Général d’Elecam et ses partenaires allemands » affirme t’il, tout en annonçant que deux régions sont particulièrement ciblées par cette démarche frauduleuse « la Région de l’Ouest avec près de 15% de rejets arbitraires et la Région du Centre avec environ 10% des rejets » .
« Cesser de jouer avec les droits et la patience des camerounais »
Au vu de tous les problèmes sus décriés, Maurice Kamto appelle Élections Cameroun à se remettre en question et à prendre conscience de l’enjeu « nous appellons ici, solennellement le Directeur d’Elecam et les autres membres du conseil électoral de cet organisme, à cesser de jouer avec les droits et la patience des camerounais » exhorte t’il tout en appelant l’organe « à s’appliquer au plus vite sur ces interpellations concernant les manipulations ayant conduits à l’élimination de nombreux camerounais des listes électorales, fussent provisoires au risque de mettre le pays sous tension à la veille d’un scrutin présidentiel décisif » .
Le gouvernement doit jouer sa partition.
À la fin de sa correspondance, le Professeur Maurice Kamto appelle l’état à « examiner de très près les conséquences des dérives frauduleuses d’Elecam sur la paix et la sécurité de notre pays » . À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, ces dénonciations du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun sont à prendre très au sérieux, surtout dans le contexte politico social dans lequel est le pays . Il faut tout faire pour que la paix règne avant et après les élections.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️