C’était le clou du gala. Une pièce encadrée, chargée d’histoire, sous les projecteurs de la salle feutrée de l’hôtel Hilton à Yaoundé. Ce soir-là, l’ambassade de Malte organisait une vente aux enchères au profit d’une œuvre caritative, et parmi les objets présentés, un maillot présenté comme ayant été porté par Samuel Eto’o lors de la CAN 2002.
Quand le marteau est tombé, un nom a résonné dans la salle : Raphaël Djine. Il venait d’acquérir l’objet pour la somme vertigineuse de 20 millions de francs CFA. Mais qui est donc cet homme capable d’un tel geste, à la fois généreux, symbolique et désormais controversé ?
Raphaël Djine n’est pas un homme médiatique. Peu connu du grand public jusqu’à cette semaine, cet entrepreneur camerounais appartient pourtant à un cercle influent d’investisseurs qui, loin des feux de la rampe, font battre le cœur économique de Yaoundé et de Douala.
D’après plusieurs sources concordantes, Djine est à la tête d’un groupe actif dans l’immobilier, les BTP, et les services financiers. Son nom est souvent associé à des projets d’aménagement urbain et à des participations dans des start-up locales.
Né dans les années 1980 à Yaoundé, Djine aurait grandi dans une famille modeste avant de s’envoler pour l’Europe à la fin des années 1990, où il effectue ses études en ingénierie à Paris, puis un MBA à Londres. À son retour au Cameroun dans les années 2010, il lance ses premières affaires dans l’import-export avant de bifurquer vers l’immobilier de prestige.
Progressivement, il construit un petit empire, s’entourant d’une génération montante d’hommes d’affaires camerounais.
En misant 20 millions de FCFA sur un maillot, Djine n’a pas seulement fait un don. Il a aussi affirmé une vision : celle d’un patriotisme incarné par des figures comme Samuel Eto’o, et d’un devoir de mémoire pour les jeunes générations. Interrogé brièvement à la sortie du gala, il aurait déclaré : « Ce maillot n’est pas un tissu. C’est l’histoire d’un peuple».
Le geste a été salué sur place, entre applaudissements et flashes des caméras. Mais très vite, l’émotion a laissé place au doute dans l’opinion publique. Ce jour , Bnews1 lançait le débat dans son émission culte “Les Zéglisiens”, animée par Ernest Obama. Plusieurs chroniqueurs, dont Alain Denis Ikoul et Marthe Princesse Bitoumou, ont remis en question l’authenticité du maillot vendu.
Selon eux, il s’agirait d’une contrefaçon, une pièce récente maquillée en relique historique. Logos, manches, col, tout est passé au peigne fin. Alain Denis Ikoul est formel : « On est face à une arnaque manifeste. Le maillot vendu n’a absolument rien à voir avec celui porté par Eto’o à la CAN 2002». Marthe Bitoumou, visiblement agacée, a aligné plusieurs éléments troublants : « Le logo de la Fecafoot n’est pas celui de l’époque. Il manque les drapeaux aux manches, le col n’est pas celui du modèle 2002, et surtout… il n’y a pas de lion ! ».
Face à cette tempête médiatique, Raoul Christophe Bia, autre chroniqueur vedette, a appelé à plus de responsabilité : « Comment est-ce qu’on se retrouve à avoir un débat autour d’un maillot porté par Eto’o ? Cela montre notre négligence sur le patrimoine sportif. Ce genre de polémique doit nous pousser à être rigoureux».
Depuis le début des polémiques, Raphaël Djine ne s’est pas exprimé publiquement. Ni pour confirmer l’authenticité de l’objet, ni pour répondre aux soupçons.
Ce silence interroge autant qu’il fascine. Est-il lui-même victime d’une supercherie ? A-t-il agi en toute bonne foi, emporté par l’émotion d’un gala humanitaire ? Ce que l’on sait, c’est qu’aucun document officiel d’authentification n’a été présenté au public.
Aucune déclaration de Samuel Eto’o, ni de la Fecafoot, pour corroborer ou infirmer l’origine du maillot. En attendant, le nom de Raphaël Djine circule désormais sur toutes les lèvres. D’un homme discret, il est passé à symbole d’un geste généreux et louable.
Une chose est sûre : Raphaël Djine, volontaire ou non, vient d’entrer dans l’histoire. Reste à savoir à quel titre.
Afrik inform ☑️
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