Le 19 décembre 2024 a marqué la reprise des activités pour plusieurs autres entités du groupe Foberd Gabon, notamment Forberd, Sofavin et la production de Coca-Cola. Cette décision fait suite à une série d’événements qui avaient conduit à la fermeture brutale de tous les sites de l’entreprise et à l’arrestation de ses cadres le 5 décembre dernier.
Accusée de commercialisation de produits impropres à la consommation, l’entreprise avait vu ses dirigeants emprisonnés dans des conditions dénoncées comme abusives.
Une intervention rapide et décisive
Face à l’ampleur de la crise, l’ambassadrice du Cameroun au Gabon, Edith Félicie Nga Eto Zam, a réagi sur instructions directes, selon nos sources, de la présidence camerounaise. Le 9 décembre, elle avait sollicité et obtenu une audience auprès du ministre gabonais des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye.
Lors de cet échange, elle avait exprimé son mécontentement concernant les arrestations et les fermetures arbitraires opérées par la direction générale des services spéciaux gabonais (DGSS).Grâce à cette intervention, 13 dirigeants du groupe Foberd avait été libérés, et plusieurs entités n’opérant pas dans le domaine de l’agroalimentaire, notamment les Acieries du Gabon, GIM Gabon et GabGabon Environnement Service, Sogamatec, Sotrasgab, avaient pu reprendre leurs activités dès le 16 décembre.
La défense du groupe Foberd
Face aux accusations, Mesmin Sigha, coordonnateur général de Foberd, réfute toute commercialisation de produits avariés. Il explique que les intrants périmés découverts étaient en attente de destruction et non destinés à la vente.
Par ailleurs, il précise que l’utilisation de certains intrants pour la production de Coca-Cola avait été autorisée par Coca-Cola maison-mère, conformément à la réglementation internationale. Plusieurs camerounais avaient réagi appellant le gouvernement à la protection des entreprises camerounaises à l’étranger.
Dès le début de cette affaire, Aristide Bounah, chef d’entreprises camerounais, avait alerté sur la nécessité d’une intervention gouvernementale pour protéger les intérêts des ressortissants camerounais. Il avait également dénoncé une campagne médiatique et des arrestations arbitraires visant à discréditer le Groupe Fokou, auquel Foberd Gabon est affilié.
Bounah avait rappelé que la présence de produits périmés dans des entrepôts, comme observée lors des perquisitions, est une pratique courante dans le commerce international. Ces produits ne sont généralement pas destinés à la vente, mais à des fins comptables ou pour des procédures de destruction réglementée.
Une cabale contre les investisseurs étrangers ?
Selon plusieurs observateurs, les mesures extrêmes prises contre le Groupe Fokou, qui est le troisième employeur privé au Gabon après l’État et Olam, relèveraient d’une volonté de nuire à l’image des investisseurs étrangers.
Ces actions, qualifiées de “hollywoodiennes”, risqueraient de fragiliser les relations économiques entre le Cameroun et le Gabon.
Un signal fort pour l’avenir
La résolution finalement de cette affaire est perçue comme un message fort du gouvernement camerounais, soulignant son rôle protecteur envers ses ressortissants. Elle ouvre également la voie à une réflexion sur la nécessité d’un dialogue renforcé entre les deux nations pour éviter de tels incidents à l’avenir.
Grâce à la mobilisation de l’ambassade camerounaise, plusieurs Camerounais voient enfin un dénouement positif à cette crise, espérant que cette solidarité se maintienne pour protéger les intérêts économiques et humains des Camerounais à l’étranger.
Nakata Tomwooh pour Afrik-inform☑️