Cameroun – Révision du code électoral : l’opposition et la société civile s’allient

Des partis d’opposition (G7) et un groupe des 15 organisations de la société civile se sont réunis le 8 août dernier à Yaoundé au siège de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC). Et pour cause, réfléchir ensemble sur un sujet crucial dont la réforme consensuelle et participative du code électoral pour des élections transparentes.

Réviser de manière consensuelle et participative le code électoral afin de garantir au peuple Camerounais des élections libres et transparentes, c’est un engagement renouvelé par certains partis politiques de l’opposition, mais aussi d’une quinzaine d’organisations de la société civile.

Les deux entités se sont réunies le 8 aout à Yaoundé la capitale, à l’effet de poser les jalons d’une franche collaboration. Du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), du Parti camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) en passant par l’Union démocratique du Cameroun (UDC) ou encore le Mouvement Progressiste (MP) , jusqu’à l’ONG Un Monde à Venir ou encore le Réseaux des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), l’on aura noté des présences remarquables.

Tout a commencé le 31 mars 2021 lorsque ces leaders de sept partis politiques de l’opposition camerounaise ont signé un communiqué conjoint. Par la suite, ils ont donné une conférence de presse le 1er avril de la même année à Yaoundé pour informer l’opinion qu’ils travaillent ensemble pour une réforme consensuelle du système électoral.

Une fois encore, ils se sont réunis pour forcer la main au régime en place d’accepter le principe d’une révision du code électoral avant les prochaines élections. Ils ont élaboré un projet de code électoral, comportant 87 amendements des articles du code électoral en vigueur. Ledit projet a été rendu disponible en 2021.

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Pour Patricia Tomaino Ndam Njoya, présidente de l’UDC et porte-parole du groupe de partis politiques d’opposition qui sont réunis au sein du G7, les objectifs sont clairs. « Il s’agit de parvenir à ce que, au parlement, une loi électorale consensuelle puisse être adoptée. Le code actuel a été adopté en 2012 à l’Assemblée nationale par le seul parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, (RDPC), c’est mauvais signe. »

C’est donc une réunion qui se tient alors qu’il se chuchote dans les couloirs des bureaux de la capitale, qu’une possible élection présidentielle anticipée est en vue. Même si cela pourrait mettre hors course quelques-uns du fait de la non représentativité tant sur le plan local que national, la question du code électorale est prise avec assez d’attention en ce sens que les deux entités reconnaissent ne plus disposer de temps.  

Allez à l’essentiel serait profitable. A cet effet, Philippe Nanga, porte-parole du groupe des 15 organisations de la société civile qui ont pris part à ces discussions dit qu’ils sont conscients de ce que, dans l’état actuel, il risque d’être difficile pour le gouvernement de revoir l’entièreté du système électoral.

C’était d’ailleurs une tribune pour tirer la sonnette d’alarme dans l’optique d’éviter au Cameroun des situations similaires à celles du Niger actuellement, où les militaires ont renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier. Car, dit-on l’ex dirigeant déchu avait été mal élu.

Pour faire tache d’huile, ces leaders de l’opposition et de la société civile annoncent dans les prochains jours le lancement d’une vaste campagne d’information et de sensibilisation d’autres acteurs dont les chefs traditionnels, les responsables religieux et les médias entre autres.