Dans une réaction transmise à Afrik-Inform, Roger Mbondi estime que le ministre des Sports a agi dans la légalité en suspendant le processus électoral lancé par la Fecafoot sous la direction de Samuel Eto’o. Selon lui, la fédération traverse une dérive institutionnelle marquée par la modification douteuse des statuts, l’inaction de ses organes internes et la situation judiciaire de son président.
Samuel Eto’o : une ambition politique qui dépasse le football ?
Le 29 août 2025, la conseillère en communication de Samuel Eto’o, Mireille Fomekong, laissait entendre sur Facebook que l’ancien capitaine des Lions Indomptables incarne un leadership national potentiel, au-delà du football. Pour Mbondi, ces ambitions se traduisent dans les faits par une utilisation de la Fecafoot comme tremplin politique.
Il rappelle que Samuel Eto’o s’était montré absent lors des moments politiques cruciaux, notamment lors de la dernière campagne électorale où il était pourtant vice-président d’une commission du RDPC. L’analyste voit dans ce comportement une stratégie pour ne pas se brouiller avec le système, tout en préservant une image nationale.
Les zones d’ombre : silence sur la crise post-électorale et absence de prise de position
Selon Roger Mbondi, Samuel Eto’o est resté silencieux sur les violences post-électorales au Cameroun, tout en cherchant à rester dans les bonnes grâces du pouvoir en place. Cette neutralité, dit-il, interroge sur sa vision du leadership. Avoir de l’ambition est légitime, mais « forcer la loi » pour rester à la Fecafoot ne l’est pas.
La question juridique : la clé du blocage
Depuis toujours, les statuts alignés sur ceux de la FIFA stipulent que toute condamnation pénale entraîne une inéligibilité. Or, rappelle Mbondi, Samuel Eto’o a été condamné en Espagne pour fraude fiscale, après avoir plaidé coupable.
Pour contourner cet obstacle, les statuts ont été modifiés afin de rendre inéligibles uniquement les personnes condamnées avec détention. Une manipulation qui, pour Mbondi, va à l’encontre des bonnes pratiques sportives et juridiques.
Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) avait déjà jugé que la condamnation espagnole suffisait pour justifier qu’Eto’o soit démis de ses fonctions.
Pourquoi le ministre des Sports a suspendu le processus
La Fecafoot a transmis les statuts modifiés au ministre, qui a refusé de les approuver en demandant l’exposé des motifs — une demande ignorée par la fédération. Malgré cela, la Fecafoot a lancé un processus électoral basé sur des statuts non validés.
Pour Mbondi, il est alors normal que le ministre suspende le processus, conformément à l’article 47 de la loi de 2018 qui lui confère un pouvoir de tutelle sur les fédérations sportives.
De plus :
- la Commission de recours ne statue plus depuis plus de deux ans,
- la Commission d’éthique n’a jamais rendu de décision sur l’affaire du virement des fonds du match Cameroun–Russie.
Ces dysfonctionnements internes justifient pleinement, selon lui, l’intervention du ministère.
« On ne peut pas confisquer le pouvoir exécutif et neutraliser la justice interne »
Mbondi estime que la Fecafoot fonctionne désormais comme une structure opaque, où les contre-pouvoirs sont neutralisés. Une situation dangereuse pour le football camerounais et contraire aux principes de gouvernance sportive.
« Si Samuel Eto’o veut diriger le Cameroun un jour… »
Pour Mbondi, Samuel Eto’o doit impérativement s’asseoir avec le ministre des Sports afin de restaurer :
- la légalité,
- l’éthique,
- et la transparence.
C’est, selon lui, la seule voie pour préserver l’image de l’ancien footballeur et l’avenir du football camerounais.
Roger MBONDI
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