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Depuis plusieurs années, le football camerounais se distingue autant par ses performances sur le terrain que par ses polémiques en dehors. Dernier épisode en date : l’affrontement par publications interposées entre Samuel Eto’o, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), et l’ancien gardien emblématique des Lions Indomptables, Joseph Antoine Bell.
Une altercation qui met en lumière le rôle grandissant des réseaux sociaux dans la gestion des conflits sportifs au Cameroun.
Un débat déporté en ligne
C’est dans l’émission L’After Cameroun sur RMC que Joseph Antoine Bell a pointé du doigt la multiplication des tensions autour de la FECAFOOT. « La FECAFOOT a des problèmes avec le ministère, avec les arbitres, avec les clubs, avec la CAF… Quand tout le monde a un problème avec vous, il faut peut-être se remettre en question », a-t-il déclaré, sous-entendant une crise de gouvernance au sein de l’instance fédérale.
Des propos qui n’ont pas tardé à faire réagir Samuel Eto’o. Sur ses comptes sociaux, l’ex-capitaine des Lions Indomptables a d’abord publié : «J’espère que les mineurs étaient loin» , sous-entendant une discussion inadaptée aux jeunes audiences. Puis, dans un second post, il a répliqué plus frontalement : « Même l’entretien des stades tu n’arrives pas. Mr je sais tout mais je n’ai jamais rien fait».
Une tendance qui fragilise l’image du football camerounais ?
Loin d’une confrontation directe dans les coulisses des instances sportives, les réseaux sociaux sont devenus le lieu privilégié pour régler les comptes. Cette pratique, de plus en plus courante au Cameroun, alimente les débats et renforce la polarisation des opinions.
Les internautes prennent position, alimentant une joute verbale qui dépasse le cadre du football pour s’inviter dans l’espace médiatique national.Cette omnipresence du digital interroge sur la gestion des crises au sein du football camerounais.
Loin des voies institutionnelles, les dirigeants optent pour des réponses instantanées et tranchantes, souvent au détriment d’un dialogue constructif.
Vers une nouvelle approche de communication ?
Si ces altercations digitales permettent d’exprimer des désaccords en toute transparence, elles posent aussi la question de l’image renvoyée à l’opinion publique et aux instances internationales.
Entre prises de bec, accusations et répliques cinglantes, le football camerounais semble davantage géré sur Twitter et Facebook que dans les bureaux de la fédération.
Ce mode de communication directe et décomplexée, bien que dans l’air du temps, traduit aussi un manque de concertation et de régulation. L’absence de canaux de dialogue institutionnalisés pousse les acteurs à s’exprimer librement en ligne, au risque d’envenimer des situations déjà tendues.
Si la FECAFOOT et ses figures emblématiques veulent restaurer leur crédibilité, il leur faudra sans doute revoir leur mode de communication. Car si le terrain reste le cœur du football, les réseaux sociaux en sont devenus un prolongement incontournable… pour le meilleur et pour le pire.
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