Le dossier de l’homme d’affaires camerounais Baba Ahmadou Danpullo, victime de confiscation de ses biens en Afrique du Sud, met en lumière les failles de la diplomatie camerounaise lorsqu’il s’agit de protéger ses ressortissants à l’étranger.
Alors que les avocats de Baba Ahmadou Danpullo se voient refuser des visas pour défendre dignement leur client devant les juridictions sud-africaines, la passivité des autorités camerounaises devient préoccupante.
Les biens de Baba Ahmadou Danpullo, l’homme d’affaire camerounais et entrepreneur social de renom, ont été saisis dans des conditions qui soulèvent des interrogations sur la légitimité de la procédure. Face à cette situation, la population camerounaise attend un signal fort de l’État, qui devrait user de tous les leviers diplomatiques pour garantir une justice équitable à l’un de ses fils. Malheureusement, ce soutien tarde à se matérialiser.
L’absence de mesures de réciprocité diplomatique à l’encontre des entreprises sud-africaines opérant au Cameroun est particulièrement troublante. Alors que Baba Ahmadou Danpullo subit une spoliation injuste, des entreprises Sud Africaines continuent de prospérer dans le pays sans être inquiétées.
Le récent séjour du PDG de MTN au Cameroun, marqué par des rencontres avec des autorités et des activités promotionnelles, aurait pu être l’occasion d’aborder cette affaire. Pourtant, aucune question n’a été soulevée sur une éventuelle implication de ce groupe dans cette confiscation abusive des biens de l’homme d’affaire camerounais.
Le Cameroun doit se montrer ferme et équilibré dans ses relations internationales, en défendant ses citoyens avec la même énergie que d’autres pays le font pour leurs ressortissants. L’injustice subie par Baba Ahmadou Danpullo fragilise l’image des opérateurs camerounais à l’étranger et décourage les investissements dans un contexte déjà difficile.
Des camerounais avertis et attentifs à ce dossier invitent les autorités Camerounaises à exiger la délivrance de visas aux avocats de Baba Ahmadou Danpullo afin qu’ils puissent assurer sa défense dans un procès équitable en Afrique du Sud, à réévaluer les relations commerciales avec les entreprises sud-africaines opérant au Cameroun, pour garantir une réciprocité respectueuse des intérêts nationaux et à faire preuve de solidarité nationale en soutenant publiquement et activement Baba Ahmadou Danpullo, tout en prenant des mesures concrètes pour protéger les investisseurs camerounais à l’étranger.
L’affaire Baba Ahmadou Danpullo dépasse le simple cadre individuel. Elle interroge sur la capacité du Cameroun à défendre ses intérêts stratégiques et à protéger ses entrepreneurs sur la scène internationale. L’indifférence actuelle pourrait être interprétée comme un aveu de faiblesse, mettant en péril la confiance des investisseurs camerounais et étrangers dans la protection offerte par l’État.
Il est temps que le Cameroun se montre à la hauteur des attentes de ses citoyens et de ses partenaires économiques, en adoptant une posture ferme et résolue face à cette injustice. Le soutien à Baba Ahmadou Danpullo est une question de justice, de fierté nationale et de souveraineté économique.
Nakata Tomwooh pour Afrik-inform