Le chapitre gouvernemental d’Elon Musk se referme. Le patron de Tesla et SpaceX quitte officiellement le Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), une entité créée par Donald Trump pour réduire drastiquement les dépenses de l’État fédéral.
Nommé en janvier, lors du retour du milliardaire à la Maison Blanche, Elon Musk avait accepté cette mission de courte durée, avec pour objectif de restructurer l’administration publique et d’y opérer des coupes budgétaires massives. Mais à la veille du 28 mai – date à partir de laquelle il aurait été astreint à des obligations strictes de transparence fixées par le Congrès – Musk choisit de se retirer.
Une sortie calculée, qui lui permet d’éviter les contraintes légales tout en affirmant un retour assumé à ses priorités industrielles : Tesla, xAI, X et SpaceX.
Une expérience gouvernementale contestée
Pendant une centaine de jours, Elon Musk a été la figure de proue du DOGE, menant avec fracas une politique de rigueur marquée par des licenciements massifs dans l’administration publique et une réduction drastique des subventions fédérales.
Une ligne dure qui, tout en séduisant la droite trumpiste, a rapidement déclenché des réactions hostiles.Le style provocateur de Musk n’a rien arrangé : il multipliait les apparitions, parfois accompagné de son fils dans le Bureau ovale, pour justifier les coupes opérées.
Des images qui ont contribué à alimenter une image clivante, surtout dans un contexte de tensions sociales croissantes. Le 22 avril, des militants d’Extinction Rebellion ont peint des slogans anti-DOGE sur une concession Tesla. En mars déjà, une journée d’action mondiale avait réuni des centaines de manifestants devant des magasins de la marque, dénonçant l’implication politique d’un patron accusé d’imposer sa vision ultralibérale à l’État.
Tesla dans la tourmente
Ce retrait intervient alors que Tesla traverse l’une des pires périodes de son histoire récente. Le constructeur de voitures électriques a vu ses ventes chuter de 13 % au premier trimestre 2025, un score aussi bas n’avait plus été enregistré depuis 2022.
Les raisons de cette baisse sont multiples, mais beaucoup pointent du doigt les prises de position politiques de Musk, et plus particulièrement son passage au DOGE, comme facteur aggravant.
Dans ce climat de défiance, Musk a commencé à prendre ses distances avec la sphère gouvernementale dès début mai, annonçant qu’il limiterait son implication à « un ou deux jours par semaine ».
Une parenthèse refermée
C’est à la suite d’une panne du réseau social X, survenue le week-end dernier, que le milliardaire a officialisé son retour à plein temps à ses entreprises. « Je suis de retour à travailler 24/7 et à dormir dans des salles de réunion, de serveurs ou d’usine », a-t-il déclaré sur X, évoquant la nécessité de se concentrer sur les défis technologiques critiques que représentent X, xAI, Tesla, et le lancement imminent de la fusée Starship.
Pour le camp Trump, le bilan du DOGE reste défendable sur le plan idéologique : près de 160 milliards de dollars d’économies auraient été réalisées, même si le seuil des 2 000 milliards promis est loin d’être atteint. Musk, lui, tourne la page.
Après avoir prêté son image à une réforme brutale de l’État, il choisit de retourner sur les terrains industriels qui ont bâti sa fortune et qui, aujourd’hui, réclament son attention plus que jamais.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️
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