Dans une réaction publiée sur son compte Facebook, l’analyste politique Bachirou Mamouda affirme que toute tentative d’extradition de Issa Tchiroma Bakary depuis l’État d’Adamawa au Nigeria vers le Cameroun est non seulement improbable, mais politiquement et culturellement impossible.
Une entité historique et familiale indivisible
L’Adamawa nigérian et l’Adamaoua camerounais ne sont pas simplement deux régions voisines. Ce sont les deux branches d’une même entité historique, sociale et familiale, séparée arbitrairement par les frontières coloniales. Le sang, les noms, les traditions et les chefferies se répondent de part et d’autre.
> “Demander à l’un de trahir l’autre revient à demander à un frère de trahir sa propre famille”, écrit Mamouda.
Un gouverneur élu, enraciné et autonome
Au Nigeria, les gouverneurs sont élus et disposent d’un pouvoir réel, parfois supérieur à celui de certains chefs d’État africains. Le gouverneur de l’État d’Adamawa, basé à Yola, est issu de l’opposition et profondément enraciné dans sa région. Il n’a ni intérêt ni légitimité à exécuter une demande d’extradition qui irait à l’encontre des réalités locales.
> Lire aussi : Issa Tchiroma exige la libération des détenus post-présidentielle
Le poids des Lamibé et des chefferies traditionnelles
Contrairement au Cameroun, où le titre de Lamido est souvent symbolique, au Nigeria il conserve une autorité morale et sociale immense. Extrader un fils de la région reviendrait à un déshonneur collectif, que les autorités locales ne pourraient avaliser.
Un précédent non comparable : Ayuk Tabe
Certains évoquent le cas d’Ayuk Tabe, extradé depuis Abuja. Mais Mamouda rappelle que ce contexte était totalement différent : pas de protections traditionnelles, pas d’attaches régionales comparables, et une centralisation politique plus forte.
Conclusion : une impossibilité pratique et symbolique
Toute tentative d’extradition de Tchiroma depuis Yola se heurterait à la profondeur des liens familiaux entre les deux Adamawa, à la puissance des gouverneurs nigérians, et au poids des chefferies traditionnelles. Ceux qui l’envisagent méconnaissent les réalités sociopolitiques de la région.
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