Le 29 novembre 2024, la Cour constitutionnelle du Gabon a définitivement validé l’adoption de la nouvelle Constitution, après un référendum qui s’est tenu le 16 novembre. Selon les résultats définitifs annoncés par Dieudonné Aba’a Owono, président de la Cour constitutionnelle, le projet a recueilli 91,64 % des voix en faveur du « oui », un léger recul par rapport au chiffre provisoire de 91,80 % annoncé par le ministère de l’Intérieur. Le taux de participation a également augmenté à 54,18 %, contre 53,54 % initialement annoncé.
Cette révision constitutionnelle marque un tournant majeur pour le Gabon, remplaçant la loi fondamentale de 1991, modifiée à plusieurs reprises, et introduisant des changements structurels importants dans la gouvernance du pays. Après le renversement de la dynastie Bongo en 2023, le gouvernement gabonais a jugé nécessaire de mettre à jour la législation pour répondre aux nouveaux défis politiques et sociaux du pays.
Principaux changements de la nouvelle Constitution
La nouvelle Constitution instaure un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois, et supprime le poste de Premier ministre. Le chef de l’État devient ainsi le seul détenteur du pouvoir exécutif, avec un vice-président pour l’assister. Le texte renforce également les critères de citoyenneté pour la candidature à la présidence, stipulant qu’un candidat doit être né au Gabon et avoir des parents également nés dans le pays.
Un autre aspect important de cette révision est l’introduction du service militaire obligatoire pour tous les citoyens, visant à renforcer la cohésion nationale. Le texte consacre également un engagement accru pour la protection des droits et libertés des citoyens, tout en prévoyant la création d’un conseil chargé des questions sociales, économiques, environnementales et culturelles.
Des valeurs conservatrices et un nouveau cadre juridique
La nouvelle Constitution inclut également des dispositions sociales et culturelles significatives, notamment l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe, un sujet qui fait débat dans de nombreux pays. Par ailleurs, elle reconnaît le français comme langue de travail, renforçant ainsi l’identité linguistique du pays au sein de la communauté internationale.
Le président de la transition, Brice Oligui Nguema, a salué ce moment comme une “étape historique” dans le processus de transition du Gabon. Le référendum a également été perçu comme un signal fort en faveur du renouveau démocratique et de l’ouverture d’une nouvelle ère pour le pays.
Les perspectives : une élection présidentielle en 2025
Avec l’adoption de la nouvelle Constitution, l’attention se tourne désormais vers les élections présidentielles prévues en août 2025. Avant ce scrutin, le pays s’apprête à réviser son code électoral, un processus crucial pour garantir la transparence et la légitimité des prochaines élections.
Ainsi, cette révision constitutionnelle intervient à un moment charnière pour le Gabon, avec l’ambition de consolider une gouvernance plus moderne, plus stable, et plus inclusive, tout en respectant les traditions et les valeurs culturelles du pays. Les autorités gabonaises espèrent que cette nouvelle Constitution ouvrira la voie à une démocratie plus robuste et à un développement durable pour le Gabon.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️