Sommet de la Cédéao : les pays du Sahel restent absents, les divergences se creusent.
Demain, le 15 décembre, la 66e session ordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se tiendra à Abuja, au Nigeria. L’agenda de cette rencontre s’annonce particulièrement complexe, marqué par des enjeux politiques, économiques et sécuritaires de taille. Mais un élément captera particulièrement l’attention : les sièges des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Mali, le Burkina Faso et le Niger — resteront une nouvelle fois vides.
Les relations entre la Cédéao et ces trois pays, dirigés par des régimes militaires, sont particulièrement tendues depuis leur décision de se retirer des instances de l’organisation ouest-africaine. Cette rupture de relations, initiée par les juntes militaires de ces nations, a engendré une profonde divergence sur plusieurs sujets, notamment sur la question du retour rapide des civils au pouvoir. En conséquence, le Mali, le Burkina Faso et le Niger forment aujourd’hui un bloc qui ne partage plus la même vision que les autres membres de la Cédéao. Malgré les tentatives répétées de dialogue de la part de l’institution sous-régionale, ces pays semblent déterminés à maintenir leur position. Une détermination qu’ils réaffirmeront sans doute lors du sommet de l’AES, prévu le 14 décembre, où ils rappelleront leur décision « irrévocable » de quitter la Cédéao, comme le soulignent les autorités locales.
CEMAC : Les chefs D’états se réunissent en ” urgence” pour faire face à la crise économique qui se peaufine à l’horizon.
La capitale camerounaise, Yaoundé, s’apprête à accueillir un sommet extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) lundi, le 16 décembre 2024. Cette réunion de haut niveau, dont la convocation est confirmée par des sources fiables au ministère camerounais des Finances et à la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), survient dans un contexte de fragilisation de l’économie de la zone. En effet, la session du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BEAC, initialement prévue le même jour, a été reportée, une décision qui témoigne de l’urgence de la situation.
Derrière cette rencontre se cache une réalité inquiétante : la stabilité macroéconomique de la zone CEMAC est menacée par la baisse des réserves de change. Ces réserves, qui jouent un rôle essentiel dans le financement des importations de biens et de services au sein des six pays, ont connu un déclin important ces derniers mois. En l’état actuel, elles ne couvrent plus que 2,1 mois d’importations, excluant les appuis budgétaires déjà perçus.
François Bayrou : Un centriste à la tête du gouvernement pour ” apaiser ” la crise .
Emmanuel Macron a enfin levé le voile sur l’homme qui incarnera son « gouvernement d’intérêt général », vendredi 13 décembre, il a mis à découvert l’identité de son nouveau Premier ministre, mettant ainsi un terme à plusieurs semaines d’incertitude. François Bayrou, à 73 ans, prend les rênes du gouvernement, succédant à Michel Barnier. Un choix symbolique, tant cet homme de compromis et de patience a longtemps attendu ce moment.
Cela faisait sept ans que François Bayrou espérait cette nomination. Longtemps perçu comme un outsider dans la course à Matignon, il se voit enfin récompensé de ses efforts. Mais, comme il l’a confié récemment, la certitude de sa nomination n’était pas de mise : “Je pensais que si un jour cette responsabilité m’était confiée, cela signifierait que la situation serait grave,” avait-il déclaré, citant la célèbre phrase de Clemenceau. Le “Tiger” de la politique française n’avait pris les commandes qu’à un âge avancé, pour redresser une nation en crise.
Le parcours de François Bayrou est une véritable saga politique. Né dans une famille d’agriculteurs des Pyrénées-Atlantiques, il a tracé son chemin dans le paysage politique français, tantôt à gauche, tantôt à droite. Débutant sa carrière en soutenant Valéry Giscard d’Estaing dans les années 1970, il gravit les échelons, d’abord comme conseiller, puis élu député en 1986. En 1993, il devient ministre de l’Éducation nationale dans un gouvernement de cohabitation avec Édouard Balladur. Son indépendance de pensée, sa double fidélité à la fois à la laïcité et à sa foi catholique, lui ont permis de se démarquer tout au long de sa carrière. Ce mélange de souplesse et de fermeté en fait un homme rare, respecté même de ses adversaires.
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