Bola Tunubu, nouveau président du Nigéria installé dans ses fonctions le 29 mai 2023.
Bola Tinubu, le nouveau président de la République fédérale du Nigéria a suspendu le responsable de la lutte anticorruption dans le pays. Ce dernier est visé par une enquête pour abus de pouvoir, selon le gouvernement.
Alors qu’il a officiellement été installé il y a deux semaines, Bola Tinubu a fait suspendre du président de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), Abdul Rasheed Bawa. Prenant le pouvoir le 29 mai dernier, il le successeur de Muhammadu Buhari des réformes économiques.
« Il a été ordonné à M. Bawa de transférer immédiatement la gestion des affaires de son bureau au directeur des opérations de la Commission, qui en aura la responsabilité jusqu’à la conclusion de l’enquête », a annoncé le gouvernement dans un communiqué publié dans la soirée du 14 juin 2023. Cette sanction a été prise en raison de “lourdes accusations d’abus de pouvoir contre lui”, a-t-il ajouté sans les détailler.
Lire aussi : Nigeria : Bola Tinubu remporte la présidentielle
M. Bawa a ensuite été interrogé dans ce cadre par les services de sécurité et de renseignement de l’Etat, a précisé le gouvernement. Sa suspension intervient juste après l’éviction et l’arrestation la semaine dernière du gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, lui aussi dans le cadre d’une enquête.
Il faut souligner que le précédent président, Muhammadu Buhari, avait fait de la lutte contre la corruption l’un de ses chevaux de bataille lors de ses campagnes électorales de 2015 et 2019. Cela n’a pas empêché que ce pays d’Afrique de l’Ouest soit le plus les plus corrompus au monde selon l’ONG spécialisée et de référence Transparency International.
Lire aussi : Nigeria : Aliko Dangote inaugure sa raffinerie
Elu le 25 février à l’issue d’un scrutin contesté, M. Tinubu a annoncé dès son entrée en fonction la fin des subventions sur le carburant, qui coûtaient à l’Etat des milliards d’euros selon des analystes, et l’obligeaient à emprunter massivement pour maintenir l’essence à des prix artificiellement bas. Un fait qui a suscité de la colère au sein des populations qui n’ont pas manqué de manifester.
