Cameroun: « Le FDC prend acte de son échec et félicite le président Paul Biya » , Denis Emilien Atangana

Reconnaissant la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre, Denis Emilien Atangana rompt les rangs d’une opposition divisée et dénonce “l’immaturité politique” de ses pairs, qu’il accuse d’avoir une nouvelle fois abandonné la voie du réalisme pour celle de l’illusion.

« Le peuple vient d’être trahi par une opposition irresponsable »

Au lendemain du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, Denis Emilien Atangana, président national du Front des Démocrates Camerounais (FDC), s’est exprimé ce lundi matin au siège de son parti à Olezoa, à Yaoundé. Face à la presse nationale et internationale, le leader du FDC a livré une déclaration au ton grave, reconnaissant la victoire du candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), Paul Biya, et pointant du doigt ce qu’il qualifie de « trahison » de la part de l’opposition camerounaise.

« Une fois de plus, l’opposition de 1992 a décidé d’accorder un nouveau mandat au régime sortant du RDPC Paul Biya », a lancé Denis Emilien Atangana, estimant que les « tendances et informations venues du terrain » confirment la victoire du chef de l’État sortant.

Le président du FDC, dont le parti avait investi le jeune Hiram Samuel Iyodi comme candidat à cette élection, parle d’un “rendez-vous manqué” pour le changement, dans un contexte de divisions et d’alliances “contre-nature” au sein de l’opposition.

« Le FDC prend acte et félicite le président Paul Biya »

Contrairement à certains des formations politiques engagées dans la présidentielle, Denis Emilien Atangana choisit la voie de la reconnaissance. « Le FDC, dans sa posture constante de parti républicain, prend acte et félicite le président Paul Biya », a-t-il déclaré d’un ton ferme, assumant une position que beaucoup jugent inattendue.

Selon lui, le peuple camerounais “vient d’être une fois de plus trahi” par des acteurs politiques « qui n’ont plus rien à apporter au pays ».

Dans sa déclaration, Denis Emilien Atangana dresse un parallèle historique entre 1992 et 2025, rappelant les divisions de l’opposition lors de la première présidentielle pluraliste : « Ce sont les mêmes vieux acteurs politiques qui ont provoqué la défaite du changement en 1992, qui sont en train de provoquer cette autre défaite de 2025. Ce sont les mêmes visages, juste avec des rides de vieillesse », déplore-t-il.

Un aveu d’échec assumé

Loin de rejeter la faute sur les autres, le président du FDC assume également les limites de sa propre formation.

Le FDC, dit-il, « a participé activement à cette élection à travers son candidat investi », mais le résultat de l’opposition « montre que le changement a encore été trahi de l’intérieur ».

« Nous ne pouvons pas continuer à nous plaindre d’un adversaire dont nous connaissons les méthodes depuis si longtemps. Si un attaquant vous marque le même but avec le même dribble à plusieurs reprises, c’est que c’est votre équipe et sa défense qui ont des problèmes » . Dit t’il. 

Cette métaphore sportive, lourde de sens, résume la lecture lucide du chef du FDC : le problème de l’alternance au Cameroun réside désormais dans la désunion de l’opposition elle-même.

Pour Denis Emilien Atangana, les divisions internes et les ambitions personnelles ont sapé toute chance de victoire: « L’atmosphère trouble, conflictuelle et divisée qui a régné dans les rangs de l’opposition du changement a créé des fractures que le parti au pouvoir a su exploiter », reconnaît-il.

Entre amertume et réalisme politique

Le président du FDC n’a pas caché sa déception, mais il choisit la voie du réalisme. S’il admet que « le candidat du parti au pouvoir a encore remporté cette élection présidentielle », il en tire une leçon : « Le peuple camerounais vient encore d’être honteusement trahi, mais nous devons apprendre à ne plus répéter les mêmes erreurs ».

Dans un ton mêlant amertume et clairvoyance, Denis Emilien Atangana dresse un constat sévère : « Même les électeurs du changement ont été plongés dans une terrible confusion générale, obligés de choisir entre un bon diable et un mauvais diable. Mais nous avons déjà dit que la place du diable est en enfer ».

Le FDC entre lucidité et continuité

En saluant la victoire du président sortant, Denis Emilien Atangana se démarque d’une opposition souvent prompte à crier à la fraude.

Cette posture, qu’il justifie par la « responsabilité républicaine », marque une rupture dans le ton habituel de la scène politique camerounaise, et redessine les contours d’un FDC qui entend se repositionner sur le terrain politique sans renier son engagement pour le changement. « Nous félicitons et saluons la victoire du candidat du RDPC, Monsieur Paul Biya », a-t-il ajouter , avant de conclure que : « Le peuple camerounais vient d’être trahi, mais le FDC continuera la lutte pour le vrai changement, avec la jeunesse ».


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