Rwanda| Huit opposants et un journaliste devant la barre pour avoir inciter l’opinion publique à renverser le Gouvernement.

Le 5 décembre, à Kigali, a débuté le procès de huit opposants politiques et d’un journaliste youtubeur, après trois ans de détention provisoire. Ces accusés ont été arrêtés en 2021 et sont confrontés à des accusations graves, telles que la « participation à une organisation criminelle », la « diffusion de fausses informations dans le but d’inciter l’opinion publique contre le gouvernement » et « la conspiration contre le pouvoir en place ou le président ».

Des accusations basées sur des formations et des stratégies de mobilisation

Lors de la première audience, le procureur a mis en avant la participation de plusieurs accusés à une formation en ligne portant sur des techniques de mobilisation non violente. Cette formation, qui s’inspire du livre ” Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans arme ” de l’activiste serbe Srđa Popović, aurait détaillé des stratégies telles que la distribution de tracts, les manifestations, les boycotts et le refus de payer des taxes. Selon le bureau du procureur, ces actions démontrent une volonté de renverser le gouvernement.

L’implication avec le parti de Victoire Ingabire

Une autre accusation concerne l’engagement des suspects avec le parti politique non autorisé de l’opposante Victoire Ingabire. Ils sont accusés d’avoir participé à l’organisation d’activités pour soutenir ce mouvement et de s’être impliqués dans la couverture des événements par Théoneste Nsengimana, le journaliste youtubeur du groupe.

Une condamnation dénoncée par les ONG

L’emprisonnement des accusés a été qualifié d’arbitraire par un groupe de travail de l’ONU en août.De nombreuses organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, appellent à leur libération immédiate et inconditionnelle.

Ces ONG dénoncent ce qu’elles considèrent comme une criminalisation de la contestation pacifique. Sauf que pour plusieurs analyses contactés par nos soins «les organisations de défense des droits humains, n’ont pas à interférer dans les affaires judiciaires internes ». Selon eux « il appartient au pays de gérer ses propres questions de justice et de faire respecter l’ordre légal, sans ingérence extérieure » et ils rappellent que « le système judiciaire rwandais est indépendant et fonctionne selon les normes et lois locales, qui prévoient des procédures régulières et équitables pour le traitement des affaires criminelles » .

Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️

Related posts

Guinée-Bissau| La diaspora porte plainte contre leur Ambassade à Paris.

Burkina Faso| Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo dévoile son gouvernement

Syrie| Chute de Bachar al-Assad : Une victoire tant attendue après plusieurs décennies d’un conflit sanglant.