Au Sénégal, Ousmane Sonko, le principal opposant politique, entreprend un périple en direction de Dakar pour défier le président Macky Sall, qui avait précédemment déclaré qu’il se limiterait à deux mandats, mais qui est maintenant énigmatique quant à cette promesse depuis l’ouverture des débats.
On ignore si Macky Sall se portera candidat ou non, suscitant ainsi une situation similaire à celle observée avec Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.
Ousmane Sonko, dont le verdict de son procès pour viols est attendu le 1er juin, se lance dans un périple vers la capitale, en tête d’un “cortège populaire”. Il annonce un “combat décisif” contre le président.
Conformément à ses engagements, l’opposant Ousmane Sonko quitte son bastion de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, après avoir passé plusieurs semaines retranché. Le vendredi 26 mai en milieu d’après-midi, il entame son voyage avec un “cortège populaire”, tel qu’il le nomme, dans le but d’atteindre le palais présidentiel à Dakar, situé à environ cinq cents kilomètres.
Au cours des premières vingt-quatre heures, le principal rival du président Macky Sall en vue de l’élection présidentielle de février 2024 réussit à mobiliser des foules impressionnantes. Chaque commune, chaque village traversé semble l’acclamer, tandis que des milliers de partisans se rassemblent le long des routes pour saluer le passage de son véhicule, orné pour l’occasion du drapeau national sénégalais.
Ce périple risqué est marqué par des épisodes de violence dès les premières heures. En fin de journée du vendredi, des affrontements éclatent entre militants et forces de l’ordre à Kolda, dans le sud du pays, lorsque le cortège se trouve momentanément bloqué par un barrage policier.
Le jeudi, Ousmane Sonko promet de livrer un “combat décisif” contre le président Macky Sall, à la suite d’une audience majeure dans le cadre de son procès pour viols répétés, où il est accusé par Adji Sarr, une ancienne employée d’un salon de massage. Dénonçant un “complot politique”, il invite tous les Sénégalais, en particulier les jeunes qui constituent sa base, à “saisir leur destin” en se joignant à cette caravane actuelle.
Abdel Raman
