La députée Wouri Est, Nourane Foster, hausse le ton face à la présence massive et illégale de travailleurs étrangers au Cameroun. Selon elle, cette situation cause un manque à gagner annuel de plus de 60 milliards de FCFA pour l’État, en raison de l’absence de régulation et du non-respect des lois en vigueur.
« Nous avons répertorié plus de 30 000 étrangers qui travaillent au Cameroun en toute clandestinité sans permis de travail dûment signé par le Ministre de l’Emploi comme le veut la Loi dans notre pays », alerte-t-elle, dénonçant une pratique qui, selon elle, met à mal l’économie nationale.
L’élue du peuple s’interroge par ailleurs sur le sort que connaîtraient les Camerounais s’ils osaient poser les mêmes actes à l’étranger. « Je n’ose pas imaginer le traitement infligé à nos compatriotes de la diaspora par ces mêmes pays s’ils arrivaient à travailler dans leur pays sans permis. Soit le rapatriement, soit l’emprisonnement, soit les amendes », observe-t-elle, dans un parallèle destiné à souligner l’iniquité des pratiques actuelles.
Mais au-delà des pertes financières, Nourane Foster pointe un fléau plus profond : la corruption. Elle affirme avoir échangé personnellement avec certains ressortissants chinois installés au Cameroun, qui lui auraient confié l’absence de contrôles rigoureux. « Ils m’ont répondu qu’il n’y a aucun contrôle et que les quelques contrôles qui arrivent, ils donnent 5 000 FCFA aux agents et l’affaire est finie. C’est une honte pour nous et cela doit s’arrêter », déclare-t-elle avec indignation.
Cette tolérance, volontaire ou non, aurait pour effet de fragiliser le tissu économique local et de freiner l’emploi des jeunes camerounais. Nourane Foster propose une piste : utiliser les recettes perdues pour former les jeunes et les initier aux métiers porteurs. « Cette recette de plus de 60 milliards par an pourra être investie dans la formation des jeunes et l’initiation aux métiers de l’industrie ou de la petite transformation afin que d’ici 10 ou 30 ans, nous puissions prendre la relève », projette-t-elle.
La députée PCRN interpelle le ministre de l’Emploi, appelant à des mesures strictes et urgentes afin de régulariser la situation. Elle en appelle à un sursaut patriotique et institutionnel pour inverser une dynamique qui, selon elle, hypothèque dangereusement l’avenir du pays.
Constantin Gonnang, afrik inform ☑️
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