À moins de deux mois de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025, le Groupement des entreprises du Cameroun (GECAM), principale organisation patronale du pays, hausse le ton. Dans un communiqué rendu public, son président Célestin Tawamba en appelle aux candidats pour qu’ils fassent de la relance économique une priorité nationale.
« Rompre avec un modèle à bout de souffle »
Pour le GECAM, l’échéance électorale représente une opportunité historique de rupture avec un modèle jugé incapable de répondre aux défis actuels. « Le scrutin du 12 octobre doit marquer la rupture avec un modèle à bout de souffle », déclare Célestin Tawamba, estimant que la République doit être refondée autour d’un État garant des libertés, de la justice économique et du progrès partagé.
À dix ans de l’objectif fixé pour l’émergence du Cameroun, les retards dans l’industrialisation, les infrastructures, la gouvernance, le capital humain et le climat des affaires apparaissent « préoccupants ». Ces lenteurs se traduisent, selon le patronat, par une perte de compétitivité et des difficultés croissantes pour les entreprises à libérer leur potentiel de création de richesses, d’emplois et d’innovation.
Les principales attentes du secteur privé
Le GECAM rappelle que le secteur productif attend des réponses claires sur plusieurs points : le déficit en infrastructures ; l’instabilité des cadres réglementaires ; la complexité des procédures administratives ; la pression fiscale jugée excessive ; l’accès limité au financement ou la persistance de pratiques corruptives.
À ces obstacles structurels s’ajoute une conjoncture internationale incertaine qui fragilise davantage le tissu économique national.
Réformes et priorités mises en avant
Pour relancer durablement la croissance et attirer les investissements, l’organisation patronale formule des propositions précises : réforme en profondeur du système fiscal, accélération du développement des infrastructures, fin des délestages, digitalisation efficace des services publics, renforcement de la sécurité juridique et judiciaire, adaptation des formations aux besoins réels de l’économie, soutien actif à l’industrialisation et à la souveraineté productive.
Selon Célestin Tawamba, les entreprises ont besoin de « visibilité, de sécurité juridique et de lisibilité dans l’action publique » pour investir sur le long terme.
Appel à un scrutin crédible et transparent
Au-delà des enjeux économiques, le GECAM interpelle également Elections Cameroon (Elecam) et le Conseil constitutionnel afin de garantir la transparence du scrutin. Pour l’organisation, seule une élection crédible peut restaurer la confiance, rassurer les investisseurs et préserver la paix sociale.
Le patronat insiste sur la nécessité de conclure un partenariat sincère, structuré et durable entre l’État et le secteur productif. Un cap jugé incontournable si le pays veut franchir une nouvelle étape dans son parcours vers l’émergence.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️
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