Dans une réponse fraternelle à l’activiste Nzui Manto, Wilfried Ekanga, cadre du MRC, dénonce l’illusion d’un changement fondé sur des critères identitaires. Face à ceux qui misent sur Issa Tchiroma au nom d’une éthique « nordiste », il rappelle que la priorité doit être donnée à la compétence, à l’engagement réel pour le peuple et à la rupture avec un système dévoyé. Pour lui, la solution ne viendra ni de démissions opportunistes ni d’élections déjà verrouillées, mais d’un sursaut collectif porté par une opposition cohérente et crédible. Afrik-inform ✅
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«L’affection que je te porte ne souffre de rien, mon frère.
Du reste, si seulement c’était une question « Nord-Sud », ce serait trop facile.
En dépit des relatifs succès économiques, c’est quand même sous le « pouvoir du Nord » qu’ont été assassinés Um Nyobé (58) ; Moumié (60), Afana (66) Ouandjé (71)… Autrement dit, tous nos plus grands héros nationaux, du premier au dernier.
Voilà pourquoi la question n’est pas à ce niveau. Il ne sert à rien de sanctifier ce qui n’est pas sain.
D’ailleurs c’est précisément parce que nous avons un profond mépris pour le régime Biya que nous devons rester pragmatiques quant à la suite.
Et donc… peu importe que le pouvoir reste au Sud, ou qu’il aille à l’Est, à l’Ouest ou au Nord justement… ce qui compte vraiment, c’est que le pouvoir se retrouve entre les mains d’un guide compétent, visionnaire, honnête et humaniste, qui place l’intérêt des Camerounais au-dessus des siens…
Et surtout, un qui veut réellement le pouvoir, et est prêt à défendre sa victoire, en endossant les conséquences, y compris physiques, pour ses partisans et pour lui-même.
Malheureusement, les deux personnages sur lesquels certains d’entre vous (en toute bonne foi) placent leurs espoirs (par dépit) sont d’une versatilité extrême. Leur incroyable capacité à changer de direction sans prévenir les rend extrêmement peu fiables.
Et je n’évoque même pas les curieuses circonstances de leurs démissions respectives.
Ce n’est pas au peuple de les soutenir et de leur demander une coalition ; c’est à eux de soutenir le peuple et de faire une coalition du « NON » contre le non-Etat que le Cameroun est devenu.
On ne persiste pas à jouer un match dans lequel l’arbitre vient de porter le maillot de l’équipe adverse. On impose l’annulation du match et on recommence avec un nouvel arbitre.
(Car ce qu’on a fait au crapaud sera fait à la grenouille ; sauf si elle pense naïvement qu’il en sera autrement pour elle)
Sauf qu’à la place, ils s’obstinent à courir vers une élection dont on sait pertinemment qu’elle s’est terminée depuis le 5 août 2025, et qu’ils ne gagneront pas. Ils n’en ont ni les moyens humains (scrutateurs formés sur l’ensemble du territoire), ni les moyens matériels (à moins de disposer d’une caisse secrète), ni le temps de préparation nécessaire (on ne renverse pas une dictature de 43 ans en trois mois de campagne ; c’est une rêverie).
Nous ne sommes pas ici à la veille, mais au lendemain d’un scrutin déjà bouclé. Et plutôt qu’une bataille sérieuse, nous assistons ici à une représentation artistique dans laquelle chaque acteur récite (peut-être sans s’en rendre compte) la partition que le metteur en scène a écrite pour lui, afin de donner à son film une illusion du réel.
Fraternellement.
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