Cameroun | Présidentielle du 12 octobre : Cabral Libi’i, la Vague Orange en marche

Slogans martelés avec fougue, foules rassemblées à la tombée du jour et drapeaux bariolés brandis par une jeunesse conquise, Cabral Libi’i sillonne villes et villages comme un funambule porté par l’élan de ses partisans. De Kribi aux terres arides du septentrion, jusque dans les banlieues parisiennes, le président du PCRN imprime à la précampagne un souffle singulier, alliant proximité populaire, discours de rupture et promesse de renouveau. Dans sa rubrique « Carnet de précampagne », Afrik Inform vous emmène sur les pas de ce tribun qui cherche à transformer chaque escale en serment de changement.

Kribi, la Vague s’élance

Le 30 août 2025, c’est au bord de l’océan, dans la cité balnéaire de Kribi, que la Vague Orange a pris son véritable départ. Sous un soleil encore ardent en cette fin d’après-midi, le stade communal déborde. Près de 4 000 militants, tous dûment encartés, répondent à l’appel du PCRN. Les pancartes orange s’agitent au rythme des chants, les slogans se répètent : « Rupture ! Progrès ! Cabral président ! ».

Cabral Libi’i en meeting à Kribi

Dans la foule, Patrick Mohamed Owona, président du Comité d’Éthique et de Surveillance, mène l’animation avec une ferveur communicative. Les vice-présidents et responsables locaux se succèdent à la tribune. « Fallait oser ! », martèle Cabral Libi’i dans son discours, rappelant que deux jours plus tôt, le pouvoir sortant avait improvisé un meeting dans la ville, comme pour brouiller les cartes. Mais le contraste est saisissant : ici, l’ambiance n’est pas contrainte, elle est contagieuse. Kribi marque la première grande vague, celle qui annonce les suivantes.

Garoua-Boulaï, la ferveur de minuit

Dans la nuit du 2 septembre, le cortège de Cabral Libi’i franchit les portes de Garoua-Boulaï. La scène ressemble à un bal improvisé : des motos-taxis forment une haie d’honneur, les phares éclairant la nuit comme des torches modernes. Des centaines de militants, hommes et femmes, jeunes et vieux, envahissent les abords de la route nationale. On scande, on danse, on court derrière le véhicule du candidat.

Cabral Libi’i à Garoua Boulaï

« Cabral président ! Cabral président ! », résonne comme une incantation. À l’arrêt, Cabral descend pour saluer la foule, serrer des mains, sourire aux enfants hissés sur les épaules de leurs parents. Le leader du PCRN confiera plus tard sur sa page : « C’est tellement encourageant d’être accueilli ainsi, au milieu de la nuit. La Vague Orange partie de Kribi déferle méthodiquement ».

Sur la route vers Kousseri, le cortège s’égrène par Doumé, Meiganga, Ngaoundéré, Garoua, Kaélé, Yagoua, Touloum. À chaque halte, une foule compacte, souvent informée par le bouche-à-oreille ou les réseaux sociaux, se masse sur le passage. La précampagne prend des allures de caravane populaire.

Kousseri, l’épreuve du feu

Le 5 septembre, Kousseri devient l’épicentre de la Vague. Des taxis et motos décorés d’écharpes orange défilent dans la ville. Les rues vibrent de chants, des femmes dansent en pagnes frappés du logo du PCRN, des jeunes brandissent des pancartes. L’entrée du candidat se transforme en véritable procession.

Dans son allocution, Cabral prend un ton grave : « Je sais à quel point c’est difficile d’être attaqué, provoqué, persécuté… mais opposons le travail, la pertinence et l’empathie à la diversion ». Ses mots portent. Dans la foule, des larmes coulent, des poings se lèvent. La scène devient presque religieuse, tant l’émotion est partagée.

Maroua, la culture comme arme

Le 7 septembre, changement de décor. À Maroua, Cabral Libi’i troque le meeting classique pour un rendez-vous plus intime : la dédicace de son ouvrage « Ce que j’ai vu ! » à la salle Woila Vision.

Devant un public studieux, composé d’étudiants, de intellectuels et de militants, il raconte son parcours, ses observations sur la gouvernance, et surtout, son projet de fédéralisme communautaire. « Comprendre le pays, c’est d’abord le regarder en face », dit-il. Ici, la politique se mêle à la pédagogie.

Guidiguis et Kourbi, la marche des villages

Après Maroua, la caravane poursuit sa route vers Guidiguis. Dans ce bourg, réputé pour ses marchés hebdomadaires, le candidat choisit de s’arrêter au milieu des commerçants. Entre les étals de mil, d’arachides et de piments, il discute avec des paysans sur la cherté des engrais et les difficultés de l’agriculture locale. « Ce que nous voulons, c’est que la production nourrisse d’abord nos enfants, et pas uniquement les circuits d’exportation », lance-t-il.

À Kourbi, l’étape prend des allures de fête villageoise. Des danseurs traditionnels, au rythme des tambours et des flûtes, escortent le cortège. Les anciens bénissent sa candidature, les jeunes improvisent un match de football avec un ballon orange floqué « 2025 ». En quittant le septentrion, Cabral écrit : « Gloire à l’Éternel ! Merci aux camarades qui fournissent des efforts souvent ignorés ».

Paris, la diaspora en première ligne

Quelques jours plus tard, changement radical de décor : Cabral Libi’i s’installe à Paris, où il rencontre la diaspora camerounaise. Dans une salle comble de Levallois, il dialogue avec les expatriés sur leurs attentes : sécurité, réformes, et surtout, place de la diaspora dans le développement national.

Une salle pleine écoutant Cabral Libi’i à Paris

Lors du grand meeting parisien, l’ambiance est électrique et surtout festive, notamment à l’annonce de la naissance de sa fille. Banderoles orange, drapeaux tricolores, chants patriotiques. Les influenceurs et créateurs de contenu, très présents, reçoivent un hommage appuyé du candidat : « Vous êtes la voix de ceux qui n’en ont pas, merci de porter ce projet avec moi ». Un geste salué comme une marque d’humilité et de modernité.

Son discours réaffirme les piliers de son projet de société : fédéralisme communautaire, décentralisation, éducation, et valorisation des ressources humaines. « La diaspora est un moteur, pas une périphérie », insiste-t-il.

Dans le tumulte des meetings et la ferveur des foules, Cabral Libi’i s’avance comme un homme en marche vers son destin. Chaque étape de sa précampagne est devenue une parabole : la résistance à l’adversité, la constance face au doute, la conviction face aux attaques. La Vague Orange n’est pas qu’un slogan, elle est une marche, une promesse murmurée dans les rues, criée dans les stades, portée par des mains calleuses et des voix fatiguées.

Reste à savoir si, au soir du 12 octobre, cette promesse prendra la forme d’un triomphe ou d’une désillusion. Mais déjà, l’histoire retiendra qu’un jeune homme aura osé se dresser, non pas contre des adversaires, mais aux côtés d’un peuple en quête d’espérance.


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