En 2025, l’Afrique voit deux femmes occuper les plus hautes fonctions de leur pays : Samia Suluhu Hassan, présidente de la Tanzanie depuis 2021, et Netumbo Nandi-Ndaitwah, qui vient d’être investie en Namibie.
Deux parcours différents, mais une ambition commune : moderniser leur nation et inscrire durablement le leadership féminin dans la gouvernance africaine.
Samia Suluhu Hassan : la continuité réformatrice
Première femme présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan a pris les rênes du pays en 2021 après le décès de John Magufuli. Considérée au départ comme une figure de transition, elle a rapidement imposé sa marque en adoptant une gouvernance plus ouverte et en initiant d’importantes réformes économiques et diplomatiques.
Sous sa présidence, la Tanzanie a renforcé ses relations internationales et assoupli plusieurs politiques qui freinaient les investissements étrangers. Elle a également fait de la modernisation des infrastructures et du soutien aux entreprises locales des priorités.
Côté social, elle a pris des mesures pour améliorer l’accès à l’éducation des filles et encourager la participation des femmes en politique. Un engagement qui fait écho à sa propre trajectoire, elle qui a longtemps évolué dans un milieu politique dominé par les hommes.
Netumbo Nandi-Ndaitwah : l’audace du renouveau
En Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah incarne un tournant historique. Première femme élue présidente, elle succède à Nangolo Mbumba et entend impulser une nouvelle dynamique à son pays.
Dès son investiture en mars 2025, elle a fixé ses priorités : unir la nation, lutter contre la corruption, créer des emplois et renforcer le système éducatif. Son discours d’entrée en fonction était un message d’unité et de détermination : « Je n’ai pas été élue parce que je suis une femme, mais parce que j’en suis capable ».
Ancienne ministre des Affaires étrangères, elle connaît les rouages du pouvoir et veut s’appuyer sur son expérience pour redynamiser l’économie namibienne, notamment en misant sur les énergies renouvelables et l’industrialisation.
Un modèle de leadership au féminin
Ces deux présidentes incarnent un modèle de leadership africain où compétence et pragmatisme priment sur les considérations de genre. Leur gouvernance, fondée sur l’écoute et la recherche de consensus, contraste avec les approches plus autoritaires de certains de leurs prédécesseurs.
Elles sont aussi une source d’inspiration pour les femmes africaines, qui restent sous-représentées dans les sphères du pouvoir. Leur présence à la tête de l’État envoie un signal fort : les femmes ne sont plus seulement des figures d’appoint en politique, elles en sont des actrices majeures.
Alors que l’Afrique cherche à relever les défis du 21ᵉ siècle, le leadership féminin pourrait bien être un atout décisif pour le développement du continent. Samia Suluhu Hassan et Netumbo Nandi-Ndaitwah, chacune à sa manière, ouvrent la voie.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️