Le ministre de la Santé publique a présidé mardi dernier à Douala, le lancement de la 3e Assemblée thématique de l’Association de la Distribution Pharmaceutique Africaine (ADPA) sur le thème « La distribution pharmaceutique : disponibilité et amélioration de l’accès aux médicaments de qualité pour les populations africaines ».
L’événement a eu pour témoins des représentants de nombreux pays du continent, dont le Sénégal, le Ghana, le Cameroun, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Les professionnels de la santé, les experts en distribution pharmaceutique, les ONG et divers acteurs du secteur pharmaceutique. Ils ont échangé pendant trois jours sur les meilleures pratiques pour garantir une distribution efficace des médicaments à travers le continent africain. Cette rencontre a permis d’évaluer les progrès réalisés au cours de l’année écoulée et d’aborder les défis actuels de la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique.
Un accent a été mis sur la pénurie de médicaments, les coûts exorbitants de certains produits, et les stratégies à mettre en place pour améliorer l’accès aux médicaments, en particulier dans un contexte où 41,1 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, comme c’est le cas au Cameroun.
Organisée sous l’égide du Ministère de la Santé Publique, le ministre Manaouda Malachie dans son discours de circonstance, a trouvé inacceptable que des millions d’Africains soient privés de soins en raison de la pénurie ou de la mauvaise qualité des médicaments.
Des défis persistants dans un secteur stratégique
Malgré les progrès accomplis, le secteur pharmaceutique en Afrique reste confronté à de grands défis. Il s’agit entre autres de la vente illicite de médicaments et le non-respect des normes de distribution, qui constituent autant de freins à une distribution efficace des médicaments de qualité sur le continent. Ces défis sont amplifiés par un manque de contrôle sur les importations et des pratiques parfois peu rigoureuses, compromettant ainsi l’accessibilité universelle aux soins.
La récente Journée Africaine de Lutte contre les Faux Médicaments, célébrée le 12 octobre dernier, a rappelé l’urgence d’une mobilisation collective contre ce fléau. « Il n’existe aucune possibilité de lutte contre les faux médicaments sans une mise en commun des efforts de tous les acteurs» a rappelé Manaouda Malachie.
Des solutions efficaces.
Pour répondre à ces défis, trois principales pistes de solutions susceptibles de guider les actions en matière de distribution pharmaceutique en Afrique, doivent être esquissées au cours de cette assemblée. D’abord, a souligné le Dr MANAOUDA Malachie, il est nécessaire de renforcer la réglementation et la lutte contre les médicaments falsifiés ou médicaments de la rue, qui aggravent les maladies et entraînent des résistances. Ce qui passe par une coopération régionale et internationale pour venir à bout du mal.
Par ailleurs, il faudrait adopter des politiques communes, ainsi que la mutualisation des ressources pour les contrôles de qualité, et la mise en place des systèmes d’informations performants, pour aider à mieux sécuriser les chaînes d’approvisionnement.
Ensuite, la production locale de médicaments et de produits pharmaceutiques, est à encourager, car c’est un enjeu clé pour réduire la dépendance excessive aux importations qui exposent les pays africains à de fortes perturbations d’approvisionnement.
Enfin, il faudrait assurer la distribution et l’accessibilité équitable aux médicaments, indépendamment de la localisation géographique ou du statut économique, sur l’ensemble des territoires africains. Pour ce faire, il est opportun d’investir dans les infrastructures de santé, développer la logistique, pour que chaque citoyen, où qu’il se trouve, ait accès au médicament.
Ainsi donc, pour des résultats concrets avec un impact durable, le Dr MANAOUDA Malachie a appelé à une action collective, pour assurer la distribution équitable des médicaments essentiels, en conformité avec les standards de l’OMS . « Nous avons l’opportunité, grâce à nos discussions, de poser des bases solides pour l’avenir de notre secteur » a-t-il déclaré, exhortant ainsi les participants à faire preuve de détermination pour transformer les réflexions en actions concrètes et tangibles, pour le renforcement des systèmes de santé africains.
Constantin GONNANG, Afrik Inform ☑️
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