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Le 24 mars 2025 restera une date marquante dans l’histoire du football camerounais. Réunis à l’hôtel Hilton de Yaoundé, les Lions Indomptables ont pris la parole dans un communiqué officiel, un fait rarissime.
Mais cette fois, il ne s’agissait pas de galvaniser les supporters ou de célébrer une performance, Non. Ce message sonnait comme un désaveu cinglant de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et, par extension, de son président, Samuel Eto’o.

Derrière des mots soigneusement choisis, le fond du message était sans ambiguïté : les joueurs dénoncent les tensions inutiles qui gangrènent leur préparation et pointent directement la responsabilité de l’instance dirigeante.
Plus encore, ils se positionnent clairement en faveur de leur entraîneur, Marc Brys, et demandent expressément que son adjoint, Joakim Mununga, puisse occuper son poste sur le banc. Un camouflet pour la Fecafoot, qui s’est toujours montrée inflexible sur cette question.
Les Lions Indomptables brisent les chaînes du silence
« Nous réitérons notre soutien indéfectible à notre sélectionneur et à son staff technique, en qui nous avons une confiance totale ». Cette phrase, prononcée par Vincent Aboubakar, n’est pas anodine. Elle vient balayer l’idée selon laquelle Marc Brys serait un intrus imposé par le ministère des Sports.
Pire, elle remet en question l’autorité de Samuel Eto’o, qui, depuis le début du bras de fer entre le ministère et la Fecafoot, tente de discréditer le technicien belge.
Si les Lions avaient voulu ménager la Fédération, ils se seraient contentés d’un message de cohésion générale. Au lieu de cela, ils dénoncent des « perturbations et discordes » qui nuisent à leur travail, et exigent que la Fecafoot cesse de mettre des bâtons dans les roues du sélectionneur, un véritable réquisitoire contre l’instance dirigeante, qui se retrouve désormais isolée.
Samuel Eto’o, le grand perdant ?
Ce communiqué des Lions Indomptables est un tournant. Jusqu’ici, Samuel Eto’o pouvait compter sur le soutien tacite des joueurs, qui, malgré les polémiques, avaient toujours évité d’exposer publiquement leurs griefs contre la gestion de la Fecafoot, cette époque semble révolue.
Désavoué par ceux qu’il était censé représenter et défendre, Eto’o voit son emprise sur la sélection s’effriter. Car si les Lions affichent aujourd’hui un soutien inconditionnel à Marc Brys, cela signifie qu’ils ne reconnaissent plus l’autorité du président de la Fecafoot dans le choix et la gestion du staff technique.
Une défiance qui pourrait bien marquer le début de la fin pour l’ancien numéro 9 du Barça. L’image du « sauveur du football camerounais », qu’Eto’o a longtemps cultivée, se fissure de jour en jour.
Son mandat est désormais synonyme de crises répétées, d’ingérences et de décisions contestées et cette fois, ce n’est pas un journaliste, un officiel ou un ministre qui s’élève contre lui, mais bien les acteurs majeurs du football camerounais : les joueurs eux-mêmes.
Une Fédération prise à son propre piège
La Fecafoot, qui a multiplié les coups de force ces dernières années, se retrouve aujourd’hui dos au mur. En refusant d’accéder aux demandes des joueurs, elle s’expose à une détérioration encore plus grande de son image et à une rupture avec les principaux ambassadeurs du football camerounais.
Dès lors, une question s’impose : la Fecafoot osera-t-elle sanctionner les joueurs qui ont osé prendre la parole ? Si oui, elle risquerait d’embraser une situation déjà explosive. Si non, elle enverrait un message de faiblesse qui marquerait un recul stratégique pour Samuel Eto’o et son équipe dirigeante.
Dans cette bataille, il devient clair que les Lions Indomptables ont choisi leur camp. Et ce n’est pas celui de la Fecafoot.
La rédaction d’Afrik inform ☑️