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Malgré une capacité de production dépassant les besoins nationaux, le Cameroun reste confronté à une crise énergétique marquée par des coupures récurrentes.
Une situation paradoxale que l’Honorable Nourane Foster attribue aux défaillances du transport et de la distribution de l’électricité.
La députée du PCRN plaide pour une ouverture du marché à la concurrence et l’exploration de nouvelles sources d’énergie.
Un paradoxe énergétique
« Le Cameroun peut être entièrement autosuffisant en énergie », affirme Nourane Foster. En effet, avec une production annuelle de huit milliards de kWh, soit 128 % des besoins nationaux, le pays semble théoriquement en mesure d’alimenter tous les ménages et industries. Pourtant, les délestages restent une réalité quotidienne.
L’explication ? « L’énergie qui est produite doit être transportée et distribuée ». Et c’est précisément là que le bât blesse. Nourane Foster pointe du doigt deux acteurs clés : Sonatrel, en charge du transport de l’électricité et Enéo, principal distributeur.
Selon elle, la concentration de ces services entre les mains de quelques entités limite les effets des investissements massifs réalisés par l’État dans les infrastructures énergétiques.
Libéraliser la distribution pour une meilleure compétitivité
Face à cette situation, la députée propose une libéralisation du secteur de la distribution, s’inspirant du modèle des télécommunications. « Comme dans les services de télécommunication, la libéralisation entraîne automatiquement une baisse des prix, une amélioration de la qualité de service et un élargissement du choix offert aux consommateurs », explique-t-elle.
Elle imagine un marché où des entreprises comme Tradex, Bocom, Dangote ou GreenOil pourraient concurrencer Enéo, permettant aux Camerounais de choisir leur fournisseur d’électricité.
Un changement qui, selon elle, offrirait des solutions alternatives aux consommateurs en cas de panne : « Chacun pourra choisir chez qui s’abonner ou alors s’abonner chez plusieurs au cas où il y a coupures ».
L’énergie nucléaire, une piste à explorer ?
Outre l’ouverture à la concurrence, Nourane Foster plaide pour une sortie des accords internationaux limitant l’exploitation du nucléaire et l’enrichissement de l’uranium.
Son objectif : permettre au Cameroun de développer sa propre industrie énergétique nucléaire afin de répondre aux besoins croissants des industries de transformation,un défi stratégique dans la perspective de la Stratégie Nationale de Développement 2030-2050 (SND30-50), qui vise une industrialisation accrue du pays.
Un combat parlementaire limité par le nombre
Si ces propositions sont ambitieuses, leur concrétisation se heurte à une réalité politique : « Étant juste 5 députés à l’Assemblée, le PCRN n’atteint pas le quota de 15 députés minimum pour constituer un groupe parlementaire et initier un débat sur un sujet donné », regrette l’élue du Wouri Est.
Un frein institutionnel qui, selon elle, ne devrait pas empêcher un débat national sur l’avenir énergétique du Cameroun. « C’est possible de le faire si nous avons des leaders courageux », conclut-elle.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️
