Dans un communiqué rendu public ce 9 juin, le président du Front des Démocrates Camerounais (FDC), Denis Emilien Atangana, a fermement condamné la séquestration de Maurice Kamto survenue à Douala la veille. Pour le FDC, ces entraves à la liberté de circulation et d’expression constituent un recul démocratique grave, à quelques mois de la présidentielle d’octobre 2025.
“Ce qui est arrivé au leader du MRC peut arriver à tous les autres leaders de l’opposition camerounaise”, prévient Denis Emilien Atangana, le président national du Front des Démocrates Camerounais (FDC). Dans un communiqué , le conseiller municipal fustige la séquestration et l’interdiction de déplacement imposées à Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors de son retour d’Europe, ce dimanche 8 juin 2025 à Douala.
L’ancien candidat à la présidentielle, attendu au siège régional du MRC à Deido pour une rencontre avec ses militants, aurait été empêché d’y accéder, selon plusieurs témoignages issus de son entourage. À cela se seraient ajoutées des tentatives d’interdiction des rassemblements, malgré leur caractère légal.
Des pratiques d’un âge révolu
Pour le FDC, cette action des autorités est «une manœuvre d’un âge révolu dans un pays de liberté d’expression». Atangana souligne que le MRC est un parti légal, menant régulièrement ses activités politiques, et que ce type d’entrave pourrait concerner n’importe quel autre acteur de l’opposition.
D’où un appel à l’empathie et à la solidarité entre formations politiques.« Il serait extrêmement indécent et préjudiciable pour les acteurs politiques de se sentir muselés et interdits de jouir de leurs droits fondamentaux » , insiste le président du FDC.
Il cite notamment les droits à l’expression, à l’opinion, à la circulation et aux réunions publiques ou privées, considérés comme piliers de toute démocratie réelle. Ce communiqué intervient dans un contexte particulièrement tendu, à moins de cinq mois de la présidentielle.
Pour le FDC, les actes du 8 juin sont incompatibles avec une campagne électorale sereine. Pourtant, le parti dit maintenir le cap et confirme sa participation au scrutin. Denis Emilien Atangana annonce d’ailleurs qu’il présentera un candidat, et reste ouvert aux discussions avec d’autres formations ou personnalités disposant de “garanties essentielles” pour porter un véritable projet de changement.
Le FDC reste vigilant
Si la sortie du FDC marque une solidarité souvent habituelle au sein de l’opposition camerounaise, le ton demeure mesuré envers les forces de l’ordre. Denis Emilien Atangana salue le sens de retenue et de responsabilité dont auraient fait preuve certains éléments de la sécurité durant cet épisode.
Engagé dans la course à l’élection présidentielle, le FDC se présente comme un “acteur politique majeur”, déterminé à contribuer à un véritable tournant démocratique au Cameroun. Mais à ses yeux, la route vers ce changement ne saurait être pavée d’interdictions arbitraires et de dérives autoritaires.
Afrik inform ☑️