C’était bien plus qu’une soirée. C’était une clameur venue du peuple, une ovation à ceux qui osent, qui bousculent, qui inspirent. Ce 28 juin 2025, dans le cadre feutré du Krystal Palace à Douala, les Afrik Inform Awards ont écrit une nouvelle page de leur histoire. Des personnalités politiques aux figures citoyennes, des voix médiatiques aux élus locaux, toutes les étoiles de l’engagement étaient au rendez-vous.
L’Afrique regardait, le Cameroun choisissait.Sous les dorures d’Akwa, les applaudissements ont résonné, rythmés par la voix de Kevin Fotso, maître de cérémonie de cette 4e édition. Et pendant plus de deux heures, un souffle s’est levé sur le Krystal Palace : celui de la reconnaissance et de la mémoire collective.
Quand l’engagement devient citoyen
Action citoyenne de l’année : Cathy Meba, Présidente de l’association JERC et conseillère régionale, Cathy Meba incarne une jeunesse éveillée. Ses actions touchent à l’éducation, au civisme et à la solidarité. « Elle croit en l’unité nationale comme levier de transformation », disait la voix off ce soir-là. Avec 61,7 % des voix, elle devient l’héroïne civique de l’année.
Dans la sphère diasporique, une autre figure a conquis les cœurs. Camerounais de la diaspora : Philippe Simo, Entrepreneur inspirant, président de « Investir au pays », Philippe Simo est une voix qui exhorte à ce que les Camerounais à investir chez eux. Il est, disait-on ce soir-là, celui « qui appelle les Africains à construire, à investir, à rester debout ». Avec 66,7 %, il domine sa catégorie.
Et comme un refrain qui revient chaque année, un nom s’est imposé dans le cœur du public dans la catégorie Camerounais le plus aimé : Samuel Eto’o. Même lorsque les projecteurs se font critiques, l’étoile Eto’o continue de briller. Président de la Fecafoot, champion d’Afrique, olympien… L’aura reste intacte : 52,9 % des voix le confirment comme l’icône nationale par excellence.
Les maires, bâtisseurs de proximité
Des rives de la Sangha aux contreforts du Mont Manengouba, les maires primés cette année ont rappelé que le développement commence à l’échelle locale. Dans la région de l’Est, Adamou Abdon, maire de Garoua-Boulaï, s’est vu distingué pour sa gestion inclusive, marquée par des projets d’assainissement, de jeunesse et d’écologie urbaine.
De l’Est, la cérémonie a ensuite mis le cap vers l’Extrême-Nord, où Hamadou Wassili, à la tête de la commune de Méri, a été salué pour son dévouement en zone de crise. Sa Majesté transforme la difficulté en opportunité de bâtir. Dans la région du Centre, Dieudonné Zang Mba Obélé, à Mbalmayo, s’est imposé comme un pionnier du développement durable, notamment grâce à l’usage de matériaux recyclés et à une gouvernance tournée vers la jeunesse.
Cap ensuite sur l’Adamaoua, où Abbo Aboubakar, maire de Bélel, séduit par un modèle de gestion participative, porté par un contrat de ville ambitieux à plus d’un milliard de francs CFA. Dans le Littoral, Richard Mfeungwang, maire de Douala 5e, a été ovationné pour son audace administrative, sa transparence budgétaire et ses efforts d’inclusion.
Direction le Sud, où Noale Flavy epse Ntoumtoum, maire de Kribi 2e, mène une politique de proximité centrée sur les infrastructures, les logements scolaires et l’électrification. Dans les hauteurs du Nord-Ouest, à Wum, c’est Dighambong Anthony Mvo qui a reçu les honneurs. Scientifique de formation, il apporte une rigueur nouvelle à la gestion municipale.
Au Sud-Ouest, Chief Peter Ikome, maire de Tiko, unit modernité et tradition. Figure respectée, il s’impose par une gestion éthique et des initiatives sociales concrètes.Dans la région de l’Ouest, c’est Éric Niat, jeune maire de Bangangté, qui a été distingué. Il conjugue coopération internationale, innovation numérique et développement sportif.
Et pour finir ce tour des communes, une distinction spéciale a été réservée au maire de ville de Garoua comme meilleur Maire de Ville : Goura Beladji. Sous son impulsion, la capitale du Nord se réinvente : espaces verts, port fluvial relancé, bus électriques en cours. Il incarne une nouvelle ambition municipale et décroche 76,5 % des voix.
Parlementaires en première ligne
Du local au législatif, les représentants du peuple ont également été mis à l’honneur. Dans la région de l’Est, l’honorable Marie Solange Djabou, députée de la Boumba-et-Ngoko, a été saluée pour sa proximité constante avec ses administrés. Dans l’Extrême-Nord, l’honorable Damdam Marie a marqué par son engagement en faveur de la décentralisation et de l’accès aux services essentiels.
Dans le Littoral, Jean-Michel Nintcheu, député du Wouri-Est, a été plébiscité pour sa constance dans la défense des valeurs démocratiques.Cap vers le Nord-Ouest avec Ngala Gérard Ndombang, député du Donga-Mantung Centre, dont les actions humanitaires ont renforcé le tissu social local.
À l’Ouest, c’est David Manfouo, député des Bamboutos, qui s’est démarqué par son profil à la croisée de la politique et de l’entrepreneuriat. Dans le Nord, Douvaouissa Aïssa Hamadi, représentante du Mayo-Louti, a été félicitée pour son action en faveur des affaires sociales et culturelles.
Au Centre, le très influent Ndzie Franck Éric, député du Mfoundi et premier vice-président de l’Assemblée nationale, incarne la montée en puissance d’une nouvelle génération politique. Et dans le Sud-Ouest, Donald Malomba Ensemble, élu de Buea Centre, fait figure de jeunesse prometteuse.
Le politique sous un autre prisme
Aux côtés des députés, d’autres figures politiques ont marqué l’année. Tiriane Balbine Noah, vice-présidente du MRC, a été élue Femme politique de l’année pour sa lutte constante contre les inégalités et sa voix en faveur de la jeunesse. Quant à Maurice Kamto, président du MRC, il a été consacré Homme politique de l’année. Interdit au Cameroun mais acclamé à Paris, son aura dépasse les frontières et les murs.
La Révélation politique de l’année, Ibrahim Yiche, quant à lui, incarne cette jeunesse qui n’attend plus qu’on lui tende la main pour agir. À 31 ans, il est déjà président de parti politique. Et comme une onde nouvelle, les mouvements citoyens ont aussi trouvé leur place. Le Mouvement Franckiste a été désigné Innovation sociopolitique de l’année, pour sa capacité à structurer un débat autour de la stabilité et de la continuité.
Micros, caméras, claviers : les artisans du récit
Côté médias, la distinction a été franche. Sur les plateaux télé, « Droit de Réponse » d’Équinoxe TV a confirmé son statut d’agora citoyenne, où les mots pèsent et les idées claquent. À la radio, c’est « Sacré Matin », l’émission matinale de Radio Balafon, qui a conquis les auditeurs de Douala à Bafoussam par son ton vif et sa pertinence politique.
Dans le domaine de la communication politique, Pierre Emmanuel Binyam a été salué pour sa rigueur, sa clarté et son sens pédagogique. Et dans la presse écrite, Guy Hervé Fongang, docteur en communication et journaliste à The Politics Hebdo, a reçu la reconnaissance de ses pairs et du public.
Le numérique, nouvelle scène d’influence
Dans la diaspora, Arol Ketchiemen, à travers son blog, ses livres et ses vidéos, a été reconnu pour son engagement documenté. Il est l’influenceur web de la diaspora. Sur le plan local, Michel Ngatchou, voix contestataire et résiliente, a été distingué pour son courage journalistique, malgré les menaces et les incarcérations.
Derrière les projecteurs, les bâtisseurs de l’ombre
Sur les routes et les chantiers, Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux Publics, a été salué comme meilleur chef de département ministériel. Et pour sa gestion du Port Autonome de Douala, Cyrus Ngo’o, directeur général, a été désigné meilleur dirigeant du secteur public.
Enfin, dans les stades, c’est André Onana, gardien de Manchester United et des Lions indomptables, qui s’est imposé avec la performance sportive de l’année. Et le rideau est tombé…Mais pas sur le silence. Non. Il est tombé sur des ovations, sur des engagements réaffirmés, sur des rêves nourris par des votes populaires.
Car les Afrik Inform Awards, ce ne sont pas que des trophées. C’est une mémoire collective en construction. Une parole donnée au mérite.Dans le miroir du Krystal Palace, le Cameroun s’est regardé. Et ce soir-là, il s’est reconnu.
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️
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