Un site pornographique nommé “Jedolo” dans le viseur des autorités : la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille appelle à la vigilance face à une dérive criminelle en ligne.
Le gouvernement camerounais monte au créneau face à ce qu’il qualifie d’« entreprise immorale de destruction de notre jeunesse ». Dans un communiqué, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa, a révélé l’existence d’un site pornographique et de proxénétisme dénommé Jedolo (cm.jedolo.com), sur lequel de très jeunes filles, « à peine pubères », seraient recrutées et exploitées sexuellement par des adultes.
La révélation, brutale, met en lumière une dérive inquiétante qui s’enracine dans les failles de la surveillance numérique et de la protection de l’enfance. Selon le ministère, le site en question expose au grand jour des contenus mettant en scène des mineures, dans une violation flagrante des droits de l’enfant tels que définis dans les conventions internationales ratifiées par le Cameroun, dont le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution d’enfants et la pornographie mettant en scène des enfants.
Des mesures d’urgence enclenchées
Face à cette situation, le ministère affirme avoir déjà saisi les services compétents pour procéder à la fermeture du site incriminé. Une procédure d’identification des promoteurs de la plateforme est également engagée, en vue de leur traduction devant les instances judiciaires.
L’objectif : démanteler le réseau, identifier les responsables et engager leur poursuite pour exploitation sexuelle de mineures.Le communiqué interpelle également les familles, sommées d’intensifier la surveillance et la communication avec leurs enfants. « Les parents sont invités à plus de vigilance, de proximité et de présence dans la vie de leurs enfants », martèle la ministre, dans un appel au sursaut collectif.
Un appel aux victimes et au sens civique
Le ministère ne s’en tient pas à la seule répression. Il tend également la main aux victimes – ou survivantes – des actes découlant de cette plateforme, les invitant à fournir toute information pouvant faciliter l’arrestation des auteurs.
Trois canaux sont mis à disposition : la Ligne Verte d’assistance aux enfants (116), ainsi que deux numéros fixes (222 23 25 50 / 222 22 61 74).
À travers ce message, le gouvernement entend non seulement briser l’omerta autour de ces réseaux souterrains opérant dans l’ombre du numérique, mais également mobiliser les citoyens pour stopper l’expansion d’un phénomène qui menace les bases morales et sanitaires de la société camerounaise..
Constantin GONNANG, Afrik inform ☑️