Alors que des factions de la diaspora annoncent des manifestations coordonnées ce 5 août pour contester l’exclusion de Maurice Kamto de la présidentielle ( au cas où il est exclu ) , le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, hausse le ton. Un communiqué officiel, rendu public ce lundi 5 août, réaffirme la fermeté de l’État face à toute tentative de profanation ou d’agression de ses représentations diplomatiques à l’étranger.
Autour des ambassades, un climat de crispation persistant
À la veille de la publication des décisions du Conseil constitutionnel sur les candidatures à l’élection présidentielle du 12 octobre, le gouvernement camerounais serre les rangs. En toile de fond : une recrudescence des menaces émanant de certains segments de la diaspora, notamment ceux réunis autour de mouvements comme la BAS (Brigade anti-sardinards) et le CODE.
Ces factions, farouchement opposées au régime de Yaoundé, ont annoncé des manifestations synchronisées ce 5 août, en réaction à une éventuelle disqualification de Maurice Kamto.Dans ce contexte particulièrement inflammable, le ministère des Relations extérieures n’a pas tardé à dégainer un message clair, solennel et préventif.
Par un communiqué signé de son chef, Lejeune Mbella Mbella, le Cameroun « exhorte ses ambassadeurs, hauts-commissaires et consuls à renforcer la sécurité autour des représentations diplomatiques nationales » . Le texte insiste sur la nécessité de coordination avec les autorités locales des pays hôtes. La directive ne se limite pas à une simple mise en garde : elle actualise les mesures précédentes et établit une posture de veille active face à des menaces jugées sérieuses.
Ce resserrement du dispositif diplomatique vise à prévenir tout acte susceptible de porter atteinte à l’intégrité des locaux diplomatiques, consulaires ainsi qu’aux résidences des agents camerounais à l’étranger. L’État entend ainsi envoyer un signal fort : il ne laissera aucune marge de manœuvre aux actions jugées « hostiles » et illégales de la diaspora.
Kamto, la mèche allumée
Si la tension monte, c’est parce que la candidature de Maurice Kamto, candidat du Manidem fait l’objet d’une vive contestation dans l’arène institutionnelle. Selon le communiqué, les manifestations annoncées seraient déclenchées « si la candidature de Maurice Kamto n’était pas retenue » pour la présidentielle.
Une perspective qui, pour ses partisans, serait perçue comme un déni de justice électorale. Mais pour Yaoundé, l’enjeu est tout autre : préserver l’ordre diplomatique et empêcher l’internationalisation du tumulte politique national.
Mbella Mbella en mode régalien
Dans un style ferme et sans ambiguïté, le ministre met en garde « ceux qui envisageraient de perturber ou de profaner nos institutions diplomatiques ». Les termes sont pesés, la menace de poursuites judiciaires bien réelle : « de telles actions ne resteront pas impunies et donneront lieu à des poursuites rigoureuses », peut-on lire dans le communiqué.
Le Cameroun invoque ici ses engagements internationaux, notamment ceux contenus dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui impose à chaque État de protéger les missions diplomatiques accréditées sur son sol. C’est donc au nom du droit international, de la souveraineté et de la stabilité que Lejeune Mbella Mbella déploie cette riposte préventive.
Un pouvoir qui muscle sa défense extérieure
Au-delà de la simple réaction conjoncturelle, ce communiqué est révélateur d’une posture de plus en plus assumée du régime camerounais face à sa diaspora politisée. Le ministère des Relations extérieures semble vouloir tracer une ligne rouge claire : critiquer, oui ; menacer ou vandaliser, non.
En écho aux velléités protestataires, l’État montre qu’il reste maître de son jeu diplomatique et qu’il ne tolérera pas de débordements importés dans les chancelleries étrangères. À travers cette sortie, le gouvernement ne répond pas seulement à une menace ponctuelle, il rappelle aussi les règles du jeu dans un moment électoral chargé de passions.
Le jeune Mbella Mbella, fidèle à son style sobre mais tranchant, se pose ici en gardien inflexible des sanctuaires diplomatiques du Cameroun, là où se joue aussi une part de sa crédibilité étatique.
Afrik inform ☑️
