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Cameroun | Pour Jean de Dieu Momo, le PADDEC est désormais « le premier allié » de Paul Biya après les départs de Tchiroma et Bello Bouba. - Afrik-Inform
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Cameroun | Pour Jean de Dieu Momo, le PADDEC est désormais « le premier allié » de Paul Biya après les départs de Tchiroma et Bello Bouba.

Alors que le camp présidentiel connaît des secousses à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025, le PADDEC de Jean de Dieu Momo saisit l’opportunité pour se repositionner comme l’allié le plus loyal du chef de l’État. Dans une déclaration rendue publique, le ministre délégué à la Justice revendique une centralité nouvelle pour le PADDEC dans le dispositif politique autour de Paul Biya.

La scène politique camerounaise connaît un bouleversement progressif mais profond, à mesure que le silence du président Paul Biya alimente toutes les spéculations, et que certains de ses alliés historiques prennent leurs distances.

Dans ce climat d’incertitude, Jean de Dieu Momo, président du PADDEC, a pris la parole pour réaffirmer son allégeance au chef de l’État, tout en appelant ses militants à une mobilisation de grande ampleur. Une déclaration tonitruante, qui sonne comme un manifeste de loyauté et une relance politique.

« Le principal allié du président Paul Biya »

Le ton est martial, le verbe assumé : Jean de Dieu Momo n’hésite pas à affirmer que le PADDEC est aujourd’hui le dernier allié structuré et totalement fidèle à Paul Biya, alors que Issa Tchiroma Bakary (FSNC) et Bello Bouba Maïgari (UNDP), tous deux ministres jusqu’à récemment, ont claqué la porte du gouvernement pour se rapprocher de l’opposition ou se lancer dans la course présidentielle.

Dans ce vide relatif, le PADDEC tente une prise de position stratégique, en assumant pleinement son virage opéré dès 2018, lorsqu’il avait rallié le président sortant. Momo revendique ce choix comme une victoire historique, balayant les critiques de l’époque avec une formule restée dans les mémoires : « on disait que nous sommes entrés dans l’eau en pleine saison sèche alors que l’eau était asséchée ».

Un choix qu’il estime aujourd’hui validé par les récompenses politiques obtenues — et celles à venir.

La théorie du “championnat électoral”

Dans une métaphore audacieuse qui occupe une grande partie de sa déclaration, Jean de Dieu Momo transforme la présidentielle en un match de football grandeur nature, opposant une équipe présidentielle bien organisée, où Paul Biya tient le rôle de capitaine, à une opposition fragmentée et affaiblie.

Il décrit avec précision les rôles supposés de chaque “joueur” : Joseph Dion Ngute, Atanga Nji, Beti Assomo, Ngoh Ngoh, Galax Etoga, Laurent Esso ou encore Ketcha Courtes sont tous présentés comme des piliers du camp présidentiel.

À l’inverse, Maurice Kamto et son MRC sont réduits à une équipe en ruine, dont les joueurs majeurs sont soit absents, soit “loués”, dit-il, comme pour en souligner le manque de cohésion et de structure.

Cette vision quasi-militaire de la campagne électorale est aussi un appel à la discipline et à la hiérarchisation. Le PADDEC, dans cette optique, se voit non pas comme un parti secondaire mais comme un bras politique essentiel de l’« équipe présidentielle », chargé de mobiliser des zones clés du pays, du septentrion à l’Ouest, en passant par l’Est et les régions anglophones.

Un repositionnement qui s’inscrit dans le vide laissé par les autres alliés

La déclaration de Momo survient au moment où le camp Biya subit une série de défections retentissantes. Issa Tchiroma, longtemps fidèle parmi les fidèles, semble désormais se rapprocher d’Akere Muna, avec qui il discuterait d’une transition politique consensuelle. Bello Bouba, lui, a clairement annoncé ses ambitions présidentielles après avoir quitté son poste ministériel.

Ces départs fragilisent la façade d’unité que le pouvoir avait su préserver pendant de longues années.Dans ce contexte, Jean de Dieu Momo vient se poser en alternative rassurante, un allié fiable et actif, désireux de combler les brèches et de devenir le porte-étendard de la fidélité présidentielle.

Il ne s’en cache pas : la « redistribution politique » qui a suivi la présidentielle de 2018 a récompensé le PADDEC, et il espère une récompense encore plus importante cette fois-ci, en cas de victoire.

Une stratégie électorale nationale, dès maintenant

La déclaration ne se limite pas à l’idéologie ou aux symboles. Elle se double d’un appel direct à l’action sur le terrain. Jean de Dieu Momo demande la réactivation de toutes les cellules dormantes du PADDEC dans le Nord, l’Est, l’Ouest, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il appelle les militants à se rapprocher de lui pour recevoir leurs ordres de mission.

La présidentielle d’octobre est vue comme l’entrée directe en campagne pour les élections locales de février-mars 2026, municipales et législatives. Autrement dit : soutenir Paul Biya, c’est préparer la conquête du pouvoir local pour le PADDEC.

Cet aspect de la déclaration est crucial : il montre que Momo n’agit pas uniquement par loyauté idéologique, mais aussi par calcul électoral à moyen terme. Il lie le destin du président sortant à celui de son propre parti, et entend capitaliser sur cette alliance pour faire du PADDEC une force locale incontournable.

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