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Cameroun| Présidentielle 2025 : ELECAM dévoile la liste officielle des candidats retenus

Ce 26 juillet à Yaoundé, l’attente a cédé la place à la sentence. En quelques minutes, le Conseil électoral d’ELECAM a mis un terme à l’incertitude : sur les 82 candidatures déposées pour l’élection présidentielle du 12 octobre prochain, seules 13 ont été retenues. Le reste a disparu dans les replis de la procédure administrative, entre erreurs techniques, doublons politiques et silences réglementaires.

Une liste brève, une salle silencieuse

Il est 13 h précises lorsque s’ouvre, au siège d’ELECAM à Yaoundé, la cérémonie de proclamation officielle. Dans le jardin préparé à cet effet, Enow Abrams Egbe, président du Conseil électoral, prend la parole. Aucun discours fleuve. Aucune mise en scène. Juste une lecture froide : d’abord les articles, puis la liste finale, courte et définitive.

Et voici les 13 noms lus à haute voix :

  • Paul Biya, le président sortant, à nouveau en lice sous les couleurs du RDPC.
  • Serge Espoir Matomba, fidèle à sa bannière du PURS.
  • Akere Muna, juriste et figure de l’opposition, sous l’étiquette UNIVERS.
  • Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre, porté par le FSNC.
  • Pierre Kwemo, maire et homme d’affaires, candidat de l’UMS.
  • Iyodi Hiram Samuel, pour le FDC.
  • Jean Bougha Hagbe, sous la bannière du MCNC.
  • Hilaire Zipang, du parti MP.
  • Ateki Zeta Caxton, pour le PAL.
  • Bello Bouba Maigari, vétéran politique, candidat de l’UNDP.
  • Cabral Libii, jeune loup de la scène politique, pour le PCRN.
  • Joshua Osih, successeur naturel de Ni John Fru Ndi, porté par le SDF.
  • Tomaino Ndam Njoya, pour l’UDC, dans la tradition de son défunt époux.

En moins de trente minutes, la liste est bouclée, les micros coupés, les regards tournés vers l’avenir… ou le Conseil constitutionnel.

Un air de soulagement, mais aussi de regrets

À la sortie, les visages sont partagés. Certains laissent éclater un soulagement discret. D’autres, plus sombres, s’éclipsent sans un mot.Maître Nkou Mvondo, représentant du candidat Akere Muna, ( candidat officiel ) se veut mesuré : « Quand vous déposez un dossier, tout peut arriver. Lorsque vous entendez le nom de celui pour lequel vous avez déposé le dossier, vous êtes soulagés. On a donc un candidat».

Mais il ne peut s’empêcher d’exprimer un regret, partagé dans plusieurs états-majors : « J’ai quand même un sentiment de regret pour le professeur Maurice Kamto. Voilà quelqu’un qui était deuxième à la présidentielle de 2018 avec 14 %, et qui se retrouve aujourd’hui sans candidature. Je pense que nous devons nous interroger sur notre République et sur les règles de droit que sont les nôtres» .

Le dossier du président du MRC, bien déposé, a été rejeté pour “pluralité de candidatures” liée au soutien simultané du MANIDEM. Une justification juridique, certes, mais qui suscite murmures et frustrations.

Pour les candidats validés, c’est désormais le temps du terrain, des projets, des promesses. La campagne entre en phase active. Au PCRN, le ton est à la gratitude et à la projection.

M. Mokhtar, directeur de cabinet de Cabral Libii, remercie les militants et trace la suite : « Aujourd’hui, nous disons aux militants merci. Merci d’avoir cru au président national, merci d’avoir été là. Ce n’est pas le projet d’une seule personne. Maintenant, nous sommes officiellement dans l’arène politique. Il est l’heure de partager, de confronter les projets».

Au SDF, dont la candidature de Joshua Osih a été retenue, Louis-Marie Kakdeu, deuxième Vice- président appelle à l’unité : « Nous avons travaillé pour ce résultat, nous sommes satisfaits. Mais nous exprimons notre compassion à ceux qui n’ont pas vu leur candidature acceptée. Que la loi et que justice soient faites. Maintenant, nous tendons la main à tous pour qu’ensemble, nous portions ce projet. Nous portons le projet de la gauche ».

Ceux qui restent et ceux qui contestent

À 13 h 30, la cérémonie s’achève. Les délégations quittent les lieux. Les micros sont rangés. Mais la page n’est pas tournée pour tous.Selon les textes en vigueur, les candidats recalés disposent d’un délai légal pour contester devant le Conseil constitutionnel. C’est là que les prochaines batailles se joueront : dans le silence des recours, entre articles de loi, dossiers techniques et joutes juridiques.

C’est aussi là qu’intervient Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, homme discret et redouté, qui décidera in fine du sort des réclamations. Une étape redoutée, parfois décisive.

13 sur 82. Le chiffre parle de lui-même. Ce filtre drastique, ou rigoureux, selon les appréciations , rappelle combien l’accession à la magistrature suprême demeure un parcours semé d’embûches.

Le reste du processus appartient désormais aux électeurs, aux juges constitutionnels, aux états-majors, aux idées aussi, espérons-le. Car dans une campagne où chaque présence est un message, chaque absence est une énigme. Et chaque bulletin de vote, une part d’avenir.

Constantin GONNANG pour Afrik Inform ☑️

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